Crédit immobilier : les taux resteront bas jusqu'à fin 2016
Depuis le début de l'année, la production de crédit immobilier s'accélère, soutenue par la renégociation des prêts dans un contexte de taux bas. Même la lente remontée du coût du crédit, observée dès ce mois-ci, ne devrait pas casser la dynamique du marché, selon le Crédit Logement.
Tous les scénarios imaginés par le Crédit Logement prévoient un maintien à 0,05 % du principal taux de refinancement de la BCE en 2015 et en 2016.
Même dans le pire des scénarios, la hausse des taux ne sera pas "catastrophique" pour le marché immobilier. C'est ce qu'a anticipé le Crédit Logement mardi 21 juillet, lors de la présentation du tableau de bord trimestriel de l'Observatoire Crédit Logement/CSA.
Descendus à 2,01 % en juin, les taux du crédit immobilier ont permis d'améliorer la solvabilité de la demande... à tel point qu'elle équivaut à un recul des prix de 10 % depuis fin 2013.
"Les niveaux actuels des taux permettent à des catégories évincées (les jeunes, les ménages modestes, ndlr) de revenir sur le marché de l'accession, sur des durées longues et sans que cela ne les pénalise", analyse Michel Mouillart, professeur d'économie à l'université Paris-Ouest et spécialiste de l'économie immobilière.
"La baisse des taux arrive à son terme"
Les Français n'ont en effet pas tardé à profiter de l'aubaine. Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement, a souligné à plusieurs reprises le dynamisme "très fort" de la production de crédits en 2015 : +21 % à la mi-année par rapport à l'an passé. Ce bon résultat est principalement porté par les renégociations de crédit, qui représentent presque 50 % de la production de Crédit Logement, un "record" depuis 2008.
Mais ces taux exceptionnels ne vont plus durer longtemps. "La baisse généralisée est arrivée à son terme", affirme Michel Mouillart.
Les taux longs ont augmenté depuis fin avril, mais bon nombre d'établissements n'avaient pas encore révisé leur barème à fin juin. La demande est ainsi restée soutenue, d'autant que la volonté des banques de redynamiser les marchés demeure intacte.
Des taux à 2,40 % fin 2016
D'ici la fin du mois, les conditions tarifaires pourraient déjà se hisser à 2,10 %. "Le retour annoncé de l'inflation et l'instabilité née de la crise grecque ont créé un climat anxiogène", argue l'économiste. Pour autant, tous les scénarios imaginés par le Crédit Logement prévoient un maintien à 0,05 % du principal taux de refinancement de la BCE (Banque centrale européenne) en 2015 et en 2016.
Le plus optimiste, celui de la sortie de crise, table sur un taux moyen du crédit immobilier à 2,20 % en 2016. Pas de grand écart avec le scénario le plus pessimiste, celui d'un durcissement de la crise, qui estime une remontée des taux à...2,55 %. Soit le niveau de l'été 2014.
Le scénario intermédiaire, celui de la Banque de France, est le plus probable. Dans ce cas-là, le barème moyen s'établirait à 2,32 % en septembre prochain, puis à 2,36 % en décembre, avant de se stabiliser à 2,40 % en 2016. Pas de quoi se précipiter donc, si vous avez un projet d'acquisition dans les prochains mois.