Immobilier : un plan de relance à la hauteur des attentes ?
Ce jeudi, le gouvernement a dévoilé son plan de relance pour faire face à la crise du coronavirus. Malgré un investissement conséquent, les professionnels du secteurs attendent également d'autres mesures.
Comme bien d'autres secteurs, l'immobilier a été touché de plein fouet par la crise du Coronavirus. Afin d'endiguer la crise, l'exécutif a dévoilé, ce jeudi, un plan de relance destiné à faire sortir durablement l'économie française de la crise du Covid-19. Problème, à peine annoncé, il est déjà loin de faire l'unanimité.
6,5 milliards d'euros pour la rénovation énergétique
Une chose est sure, le plan du gouvernement fait la part belle à la rénovation énergétique. Ainsi, 6,7 milliards d'euros seront destinés à la rénovation énergétique des bâtiments. Aider les bâtiments français à consommer moins d'énergie est un objectif particulièrement mis en avant par l'exécutif.
Interrogé par l'AFP, l'urbaniste Jean-Claude Driant estime que « la question du logement dans le plan de relance, c'est à fond la rénovation énergétique ».
Dans cette optique, quatre milliards d'euros sont destinés aux bâtiments publics. 200 millions seront réservés aux TPE/PME afin de les aider à rénover leurs locaux.
Peu de mesures dédiées au logement
Problème, derrière les millions promis pour aider à rénover les bâtiments, le gouvernement ne propose aucune autre mesure, ce que déplore notamment le secteur de la construction et du logement social.
Dans le plan présenté, seuls 2,5 milliards d'euros concernent le logement : 2 milliards sont consacrés à l'élargissement de la prime d'aide aux particuliers « MaPrimeRénov » tandis que 500 millions d'euros sont dédiés à la rénovation et restructuration lourde des HLM.
Dans un communiqué, Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB) déplore que « un soutien fort et immédiat à la construction de logements (...) manque encore ».
Deux mesures concernant la construction viennent tout de même renforcer le secteur : une aide de 350 millions d'euros aux élus locaux destinée à les encourager à octroyer plus de permis, et un fonds de 300 millions pour financer la reconversion de friches industrielles en terrains ou bâtir des logements et d'autres bâtiments. Soit 650 millions qui viennent s'ajouter aux 6,7 milliards dédiés à la rénovation énergétique. Des sommes jugées « inquiétantes » par la FFB.
Alors que les professionnels se montrent dans l'ensemble assez sceptiques, le gouvernement a néanmoins tenu à préciser que « le plan de relance met un accent très fort sur la rénovation et enclenche une dynamique sur une construction de l'on qualifie de durable », mais qu'il « ne résume pas la politique du logement dans son ensemble ».