Immobilier : les ventes en baisse en 2013 malgré des prix qui chutent

Johan Garcia 14 Janvier 2014 15:07

Les transactions immobilières ont baissé de plus de 5% en 2013 malgré des prix également en recul et des taux d'intérêt qui restent historiquement bas selon la dernière étude de la Fnaim présentée mardi. Les acquéreurs préfèrent reporter leur achat, dissuadés par la situation socio-économique qui devrait entretenir la baisse des prix de l'immobilier en 2014.

Immobilier : les ventes en baisse en 2013 malgré des prix qui chutentLes transactions immobilières ont baissé de plus de 5% en 2013

Les prix de l'immobilier ont chuté en 2013 et continueront à baisser en 2014. C'est le constat que la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) a avancé, mardi 14 janvier 2014, dans sa dernière étude annuelle du marché immobilier français.

La baisse est ainsi générale dans l'Hexagone. Les prix de l'immobilier, tous logements anciens confondus, ont baissé de 2,9% en 2013 par rapport à 2012, selon les chiffres compilés par la fédération professionnelle.

La baisse des prix est plus forte en province

Cette baisse a toutefois été plus marquée en province (-3%) qu'en Ile-de-France (-2,5%). Même tendance pour les prix des appartements qui ont diminué de 3,5% sur la France entière (-3,8% en province, et -3% en Ile-de-France). Les prix des maisons sont eux en recul de 2,5% sur l'Hexagone. La tendance est encore plus marquée en province (-2,6%) qu'en Ile-de-France (-1,8%).

Le prix moyen au m² s'affiche en 2013 à 3298€ pour les appartements (-3,5%) et de 2106€ pour les maisons (-2,5%). Les différences sont très marquées cette fois encore en Ile-de-France où le prix moyen des appartements s'élève à 5130 euros/m².

Les ventes de logements anciens fortement en baisse en 2013

5,1% de vente en moins de logements anciens en 2013. La Fnaim estime, d'après ses chiffres, que c'est près de 668.000 transactions en moins qui ont eu lieu l'année dernière, le tout assorti d'un effritement des prix. Ce niveau d'activité est ainsi inférieur de 15 à 20% à ceux des années précédant la crise des subprimes de 2008.

Selon ses perspectives pour 2014, les prix dans l'ancien devraient continuer à baisser sans toutefois dépasser les 4%. Le nombre de transactions pourrait également encore reculer sans descendre en dessous des 650.000 logements.

Pourquoi une telle chute des transactions immobilières ?

La fédération, qui rassemble près de 12.000 adhérents, avance plusieurs points pour expliquer cette baisse : « une conjoncture économique dégradée, une fiscalité galopante, des prix élevés, un projet de réforme de la location très contesté ».

Cette « année difficile » pour le marché de l'immobilier a été « heureusement soutenu par des taux d'intérêt historiquement bas ». Des taux d'intérêt qui pourraient toutefois être impactés par un changement de la politique monétaire de la Réserve Fédérale Américaine (FED).

« Les primo-accédants n'ont plus les moyens d'acquérir leur logement »

Malgré ces taux très bas, « les primo-accédants, n'ont plus les moyens d'acquérir leur logement ou hésitent à s'endetter par crainte pour leur situation professionnelle » explique la fédération. Même constat pour Arsalain El Kessir, président-fondateur de BoursedesCrédits, selon lequel « la majorité des emprunteurs sont aujourd'hui des secondo-accédants ». Le logement représente aujourd'hui plus de 25% des dépenses de consommation finale des ménages, faisant du logement le premier poste de dépenses des Français.

Les ventes chutent alors que le pouvoir d'achat immobilier a cependant augmenté en 2013, jusqu'à 15m² supplémentaires. En janvier 2014 avec 1000€ d'échéance un acquéreur peut ainsi emprunter jusqu'à 178.693€ rapporte la Fnaim.

Le manque de stocks de logements neufs limite la baisse des prix

Le « manque de confiance en l'avenir » et la « crainte de l'impöt sur la plus-value », estime la Fnaim, ont alimenté l'attentisme des vendeurs, réduisant une offre de logements déjà structurellement insuffisante en raison de la faiblesse de la construction de logements neufs. Ce « retrait parallèle de l'offre et de la demande ont empêché la formation de stocks importants à la vente et ont limité la baisse des prix », analyse la fédération. Entre décembre 2012 et novembre 2013, les permis de construire ont chuté de 15,7%.

La ministre du Logement, Cécile Duflot annonçait en effet mercredi 8 janvier que seulement 330.000 logements neufs avaient été construits en 2013, contre les 500.000 initialement prévus, soit le niveau le plus bas depuis dix ans.

C'est à ce déficit que devra répondre François Hollande lors de sa conférence de presse économique mardi. Il a d'ores et déjà avancé une piste, réduire les délais d'attribution des permis de construire à « cinq mois maximum ». Face au coût des « 3700 normes » ralentissant le secteur de la construction, le président de la République a aussi fixé l'objectif « de réduire de 10% le coût d'un logement collectif d'ici 5 ans ». Cécile Duflot devra présenter au plus vite des mesures réglementaires. Date butoir fixé par François hollande, le 1er mai prochain.

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