Le nombre de ménages français surendettés au plus bas depuis 30 ans
Une étude publiée jeudi par la Banque de France révèle un net recul des foyers surendettés. Il atteint son niveau le plus bas depuis 30 ans.
le surendettement en forte baisse en France
Une bonne nouvelle pour les ménages. Selon une étude de la Banque de France, le nombre de ménages surendettés est en baisse de 8 % sur un an. Jusqu'à atteindre son niveau le plus bas depuis 1990. Cela étant, il concerne encore plus de 143 000 foyers en France, dont 81 000 nouveaux dossiers l'an dernier.
Une baisse de 38 % sur cinq ans
Dans le détail, le nombre de dossiers soumis aux commissions de surendettement en France a diminué de 12 % sur un an et 38 % par rapport à 2014. Selon la Banque de France « 143 080 situations ont été soumises aux secrétariats des commissions de surendettement de France métropolitaine, dont un peu plus de 94 % ont été considérées recevables ».
Avec ces chiffres, la Banque de France confirme l'efficacité de la lutte contre ce phénomène engagée en 1990 avec la loi Neiertz et son système d'accompagnement et de suivi des ménages en situation de surendettement.
Elle consacre également le succès des loi Lagarde (2010) et Hamon (2014) qui ont permis d'encadrer davantage les règles du crédit à la consommation. Par exemple, depuis 2014, les banques sont tenues de consulter les fichiers d'Incidents de Remboursement de Crédits aux Particuliers de la Banque de France avant d'accorder un crédit.
Grâce à elles, « la part des dettes à la consommation a diminué de plus de 25 points de pourcentage, passant de trois quarts à la moitié du total, tandis que celle de l'endettement immobilier a plus que doublé, passant de 22 % à 48 % de l'encours », détaille l'étude.
Les femmes seules ou divorcées encore très exposées
Pourtant, le surendettement touche encore particulièrement certaines parties de la population. Dans son étude, la Banque de France détaille ainsi que les femmes restent très exposées au surendettement : « Percevant des revenus généralement inférieurs à ceux des hommes, et quatre fois plus souvent chef de famille monoparentale, les femmes représentent 55 % des débiteurs et codébiteurs ».
Parmi les facteurs explicatifs, la séparation ou le divorce à tendance à amplifier les risques : « Nombre de ces familles monoparentales surendettées sont vraisemblablement d'apparition récente, puisque la séparation d'un couple est l'un des facteurs qui accentue la survenance du surendettement ». Ainsi, moins de 47 % des personnes en surendettement vivent en couple, tandis que 1 foyer monoparental sur 5 a de graves difficultés financières.
Par ailleurs, 56 % des personnes surendettés vivent dans des ménages avec un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté (moins de 1000 euros par mois), soit, au total 14 % des résidents français.
Des chiffres encourageants, mais...
Malgré des chiffres encourageants, des progrès restent donc encore à faire. La dette globale des ménages surendettés atteignait fin 2019 plus de six milliards d'euros, composés aux trois-quarts de dettes financières.
Les Français se doivent notamment d'être particulièrement vigilant sur les crédits. Notamment les crédits immobiliers. La dette des ménages français sur l'immobilier a explosé ces dernières années. Elle s'élève à 48 % de l'endettement aujourd'hui contre 22 %, 10 ans plus tôt.
Une remontée brutale des taux pourrait ainsi poser problème pour de nombreuses familles. C'est d'ailleurs pour prévenir ce risque que le Haut Conseil de Stabilité Financière a incité les banques à réduire l'offre de crédits immobiliers.
Afin de prévenir plus efficacement le surendettement, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déjà annoncé de nouvelles mesures comme le dépôt facilité des dossiers.