Coût de l'assurance pour un emprunt de 100 000 €
✍ Les points à retenir
- Variation selon le profil : Pour un prêt de 100 000 €, l'assurance emprunteur coûte généralement entre 0,10 % et 0,50 % du capital assuré par an, selon l'âge, la santé et la profession de l'emprunteur (environ 8 à 40 € par mois).
- Mode de calcul : Certains contrats appliquent un taux sur le capital initial, d'autres sur le capital restant dû. Cela influence le montant de la prime au fil du temps.
- Garanties : Les couvertures décès et PTIA sont obligatoires dans la plupart des cas, et l'ajout d'autres garanties (IPT, IPP, ITT) peut augmenter la prime.
- Comparaison indispensable : Chaque assureur fixe ses tarifs et ses conditions. Mieux vaut demander plusieurs devis (banque, courtiers, délégation) et vérifier les exclusions et le TAEA (Taux Annuel Effectif d'Assurance).
- Conseil : Avant de souscrire, tenez compte de votre situation (âge, état de santé, etc.) et comparez attentivement les garanties et le coût total pour trouver la formule la plus avantageuse.
Qu'est-ce que l'assurance emprunteur ?
Définition de l'assurance emprunteur
L'assurance emprunteur est un contrat qui vise à garantir le remboursement total ou partiel d'un emprunt en cas de survenue d'un événement imprévu touchant l'emprunteur (décès, invalidité, incapacité temporaire de travail, etc.). Le but de cette assurance est double :
- Protéger l'établissement prêteur : la banque veut s'assurer que, même si l'emprunteur rencontre un problème de santé grave ou décède, le capital prêté pourra être remboursé.
- Protéger l'emprunteur et ses proches : en cas de coup dur, l'assurance couvre tout ou partie des échéances restantes, évitant ainsi à la famille de devoir assumer le poids financier du crédit.
Lorsque vous souscrivez un prêt immobilier ou un crédit à la consommation, il est quasi systématiquement exigé que vous ayez une assurance emprunteur. Pour un emprunt d'un montant de 100 000 €, cette garantie permet d'avoir l'esprit plus tranquille, sachant que le remboursement sera pris en charge selon les modalités prévues au contrat si un risque majeur survient.
Le cadre légal en France
En France, plusieurs réformes législatives ont vu le jour ces dernières années pour encadrer l'assurance emprunteur, faciliter la résiliation ou la renégociation et renforcer la transparence :
- La loi Hamon (2014) : permet de résilier son assurance emprunteur la première année qui suit la signature de l'offre de prêt.
- La loi Bourquin (2017) : autorise la résiliation annuelle de l'assurance à chaque date anniversaire du contrat.
- La loi Lemoine (2022) : vient assouplir encore davantage la résiliation et supprime le questionnaire de santé pour certains types de prêts (si l'encours cumulé est inférieur à 200 000 € et que l'emprunt est soldé avant le 60ᵉ anniversaire).
Toutes ces lois visent à favoriser la concurrence et à permettre aux emprunteurs de trouver des contrats plus avantageux ou plus adaptés à leur situation.
Pourquoi l'assurance emprunteur est-elle demandée par les établissements prêteurs ?
Une protection mutuelle
Pour un prêt de 100 000 €, la somme n'est pas négligeable. La banque veut être sûre que si l'emprunteur n'est plus en capacité de travailler ou si un accident de la vie se produit, le remboursement ne sera pas compromis. Sans assurance, en cas de décès ou d'invalidité lourde de l'emprunteur, il peut devenir impossible pour la famille d'honorer les échéances. L'assurance emprunteur sécurise donc l'opération, à la fois pour la banque et pour l'emprunteur.
Des garanties adaptées aux risques
Il existe plusieurs garanties possibles, qui peuvent être adaptées en fonction de la situation de l'emprunteur et du type de prêt. À titre indicatif, les garanties principales incluent généralement :
- Décès : prise en charge totale ou partielle du capital restant dû si l'emprunteur décède.
- Perte Totale et Irréversible d'Autonomie (PTIA) : situation dans laquelle l'emprunteur ne peut plus exercer d'activité professionnelle et doit être assisté pour les actes de la vie courante.
- Invalidité Permanente Totale (IPT) : si l'emprunteur se trouve reconnu en invalidité totale, le capital restant dû est couvert selon les conditions du contrat.
- Invalidité Permanente Partielle (IPP) : si le taux d'invalidité est moindre, le contrat peut couvrir partiellement les échéances.
- Incapacité Temporaire de Travail (ITT) : si un arrêt maladie ou un accident empêche temporairement l'emprunteur d'exercer son métier, l'assurance prend le relais du paiement des échéances pendant la période d'incapacité, dans la limite des termes du contrat.
Les facteurs influençant le coût d'une assurance pour un emprunt de 100 000 €
Le coût de l'assurance emprunteur est très variable et dépend de nombreux critères : les compagnies d'assurance évaluent le risque de défaillance de chaque emprunteur selon des critères bien spécifiques. Voici les plus déterminants.
L'âge de l'emprunteur
L'âge est souvent considéré comme le premier facteur de tarification. Plus l'emprunteur est jeune, plus le risque de développer une maladie grave ou de décéder est statistiquement faible, ce qui entraîne une prime d'assurance moins élevée. À l'inverse, un emprunteur plus âgé paiera un taux d'assurance plus important, car le risque est jugé plus élevé par l'assureur.
Exemple simplifié :
- Un emprunteur de 25 ans bénéficiant d'une bonne santé et souhaitant emprunter 100 000 € peut obtenir un taux d'assurance autour de 0,10 % à 0,20 % (chiffres indicatifs) du capital emprunté.
- Un emprunteur de 50 ans, même en bonne santé, pourrait se voir proposer un taux pouvant grimper jusqu'à 0,40 % ou 0,50 %, voire davantage.
L'état de santé et le questionnaire médical
Un questionnaire ou une déclaration de santé est en général requis lors de la souscription. Certains contrats, sous les dispositions les plus récentes, permettent d'éviter le questionnaire dans des conditions spécifiques, mais dès lors qu'il y a un risque aggravé ou un capital élevé, l'assureur demandera un questionnaire de santé, voire des examens médicaux.
Les surprimes (majorations de tarif) peuvent s'appliquer si l'emprunteur présente des antécédents médicaux particuliers : maladies chroniques, traitement en cours, etc.
La profession et les activités à risque
Les compagnies évaluent le risque professionnel :
- Les métiers dangereux (manutention, travaux en hauteur, certains corps de métiers du BTP, etc.) peuvent faire l'objet d'une surprime.
- Les activités de loisirs extrêmes ou sportives (parachutisme, sports mécaniques, etc.) peuvent également influer sur le tarif.
Le type de prêt et sa durée
Pour un emprunt de 100 000 €, le coût de l'assurance dépend également de la durée de remboursement. Un prêt sur 10 ans n'a pas la même probabilité de sinistre qu'un prêt sur 25 ans. La prime d'assurance peut donc varier en fonction de la durée, les taux pouvant être plus élevés pour des prêts plus longs, car l'exposition au risque est plus importante sur une période étendue.
Le niveau de garanties choisies
Les garanties souscrites influencent directement le montant de la prime. Un contrat avec uniquement la garantie décès et PTIA aura un coût plus faible qu'un contrat comprenant également l'IPT, l'IPP et l'ITT. Il est essentiel de bien définir ses besoins en amont pour éviter de payer trop cher pour des garanties superflues, ou à l'inverse, de se retrouver sous-assuré en cas de problème.
Comment calculer le coût de l'assurance pour un emprunt de 100 000 € ?
Méthodes de calcul
Le coût de l'assurance emprunteur peut être calculé de deux manières principales :
- Sur le capital initial (ou capital emprunté) : la prime est alors stable tout au long du prêt, car elle est basée sur un capital constant, celui emprunté au départ (100 000 €).
- Sur le capital restant dû : la prime est recalculée chaque année en fonction du capital qui reste à rembourser. Ainsi, les cotisations peuvent baisser au fil du temps, puisque le capital restant dû diminue.
Il est nécessaire de vérifier dans votre offre quelle méthode est utilisée, car cela impacte le coût total payé sur la durée du crédit.
Le taux d'assurance
Le taux d'assurance est généralement exprimé en pourcentage par rapport au capital assuré. Par exemple, si l'on vous propose un taux à 0,30 % pour un emprunt de 100 000 €, cela signifie que la prime annuelle sera d'environ 300 € (0,30 % x 100 000 € = 300 €). Sur 12 mois, cela revient à 25 € de cotisations mensuelles, hors éventuels frais de dossier ou autres cotisations spécifiques.
Ce pourcentage varie selon :
- Le profil de l'emprunteur (âge, santé, profession, etc.).
- Les garanties choisies.
- La politique de tarification de l'assureur.
Exemple de calcul concret
Imaginons un emprunteur de 35 ans, non-fumeur, en bonne santé, salarié dans un bureau, qui opte pour une durée de prêt de 15 ans pour un capital de 100 000 €. Il choisit une garantie complète (décès, PTIA, IPT, ITT).
- Taux annuel indicatif : 0,25 % du capital emprunté.
- Prime annuelle : 100 000 € × 0,25 % = 250 €.
- Prime mensuelle : 250 € / 12 ≈ 20,8 €.
Sur 15 ans, le coût total de l'assurance (hors capital restant dû, si c'est un calcul sur capital initial) serait de 15 × 250 € = 3 750 €.
Bien sûr, ce chiffre est purement indicatif et susceptible de varier en fonction des assurances et du profil exact.
Quelles garanties inclure dans son assurance pour 100 000 € ?
Décès et PTIA : la base incontournable
Pour un crédit, quelle que soit sa nature, les banques exigent au minimum la garantie décès et Perte Totale et Irréversible d'Autonomie (PTIA). En cas de décès de l'emprunteur ou de PTIA, l'assureur rembourse le capital restant dû au prêteur. Ces garanties sont quasi incontournables.
IPT : Invalidité Permanente Totale
L'IPT intervient lorsque le taux d'invalidité est de 66 % ou plus (seuil variable selon les contrats). L'emprunteur ne peut plus exercer une activité professionnelle lui permettant de percevoir un revenu. Dans ce cas, l'assureur prend en charge le remboursement du capital restant dû.
IPP : Invalidité Permanente Partielle
Pour une invalidité dont le taux se situe généralement entre 33 % et 66 %, l'IPP permet une prise en charge partielle par l'assureur. Ainsi, si l'emprunteur peut encore travailler, mais de façon réduite, l'assurance aide à compenser la perte de revenus.
ITT : Incapacité Temporaire de Travail
En cas d'arrêt maladie ou d'accident rendant impossible l'exercice de l'activité professionnelle pendant une durée déterminée, l'assureur prend en charge les échéances de prêt, souvent après un délai de carence (exemple : 30, 60, 90 jours).
Perte d'emploi (optionnelle)
Certains contrats proposent une option perte d'emploi, qui couvre partiellement les échéances en cas de licenciement. Toutefois, cette garantie reste facultative et peut considérablement alourdir le coût de la prime. Elle est moins fréquemment souscrite pour des emprunts relativement modestes, comme 100 000 €, mais c'est un choix à étudier si la sécurité de l'emploi est incertaine.
Fourchette de prix pour une assurance emprunteur sur 100 000 €
Les coûts moyens
Pour un emprunt de 100 000 €, le coût d'assurance peut varier sensiblement. À titre indicatif :
- Entre 0,10 % et 0,30 % pour un emprunteur jeune (moins de 30 ans) en excellente santé.
- Entre 0,30 % et 0,50 % pour un emprunteur de 30 à 45 ans.
- Au-delà de 0,50 % pour un emprunteur plus âgé ou présentant des risques de santé.
Ces fourchettes sont purement approximatives et peuvent être plus larges selon la situation de chacun.
Influence de la durée de prêt
Un prêt sur 10 ans coûte en général moins cher en assurance qu'un prêt sur 20 ou 25 ans, car la durée d'exposition au risque est plus courte. Par conséquent, l'assureur peut proposer un taux plus avantageux pour un crédit de moindre durée.
Les surprimes éventuelles
Lorsque l'emprunteur a un risque aggravé de santé (hypertension, diabète, cancer antérieur, etc.), ou qu'il exerce une profession dangereuse, des surprimes peuvent s'ajouter. Il est donc impératif de vérifier ces points afin d'avoir une estimation précise du coût total.
Comment réduire le coût de l'assurance pour un emprunt de 100 000 € ?
Même si l'assurance emprunteur est imposée par la banque, il existe des moyens de l'optimiser.
Soigner son dossier médical et son style de vie
- Arrêter de fumer : les fumeurs paient souvent des primes plus élevées, car ils sont statistiquement plus exposés à des maladies cardiovasculaires ou respiratoires.
- Surveiller son poids : l'obésité peut être considérée comme un risque accru.
- Réduire les sports extrêmes : si vous pratiquez un sport jugé à risque, l'assureur pourra majorer le tarif.
Négocier les garanties essentielles
Analyser précisément quelles garanties sont réellement nécessaires. Parfois, certains contrats incluent des garanties superflues pour votre situation, ce qui augmente la prime inutilement. À l'inverse, assurez-vous que les garanties indispensables (décès, PTIA, éventuellement IPT) sont bien couvertes.
Comparer les offres d'assurance
Il est possible de faire jouer la concurrence. En France, la liberté de choix de l'assurance emprunteur a été grandement améliorée par la loi. Vous pouvez donc opter pour un contrat qui correspond mieux à votre profil et dont le taux est plus compétitif, tant que vous respectez l'équivalence de garanties exigée par la banque.
Profiter des possibilités de résiliation
- Résiliation la première année : la loi Hamon vous permet de changer de contrat sans frais la première année.
- Résiliation annuelle : la loi Bourquin et la loi Lemoine offrent la possibilité de changer d'assurance chaque année.
En changeant d'assurance, vous pouvez faire baisser significativement votre mensualité, en particulier si votre situation de santé s'est améliorée ou si vous n'avez plus le même niveau de risque qu'au moment de la souscription initiale.
L'importance de l'équivalence de garanties
Les établissements prêteurs exigent que le contrat souscrit, s'il ne s'agit pas de leur assurance « maison », présente un niveau de garanties équivalent à celui de leur propre contrat. Cela signifie que si vous choisissez une assurance externe, vous devez veiller à ce que les garanties (décès, PTIA, etc.) et leurs conditions (délais de carence, franchise, taux d'invalidité) respectent les critères exigés par la banque.
En cas de non-respect de cette équivalence, la banque est en droit de refuser la délégation d'assurance. Il est donc crucial d'étudier le contrat proposé et de vérifier point par point la conformité avec le cahier des charges de la banque.
Les points d'attention pour un contrat sur un capital de 100 000 €
Les exclusions de garantie
Chaque contrat d'assurance mentionne des exclusions qui précisent les situations non couvertes : par exemple, certaines pathologies préexistantes non déclarées, les accidents survenant sous l'influence de substances illicites, ou encore la pratique de certains sports extrêmes. Lisez attentivement cette section pour éviter les mauvaises surprises.
Les franchises et délais de carence
- Franchise : période pendant laquelle, après un sinistre, vous ne pouvez pas encore percevoir la prise en charge de l'assurance. Par exemple, une franchise de 90 jours pour une garantie ITT signifie que si vous êtes en incapacité temporaire de travail, vous ne percevrez l'indemnisation qu'à partir du 91ᵉ jour d'arrêt.
- Délai de carence : période qui suit l'adhésion pendant laquelle certaines garanties ne sont pas encore actives. Par exemple, un délai de carence de 6 mois peut s'appliquer pour la garantie IPT si l'incapacité de travail survient dans les 6 premiers mois suivant la souscription.
Le montant des cotisations et leur évolution
Assurez-vous de savoir si vos cotisations sont fixes ou évolutives. Un contrat sur capital initial offre une visibilité stable, mais peut coûter globalement plus cher sur la durée. À l'inverse, un contrat sur capital restant dû peut s'avérer moins coûteux à long terme, surtout si vous prévoyez de rembourser votre prêt par anticipation ou si vous disposez d'un taux de remboursement accéléré.
Exemples concrets d'évolution du coût
Prêt sur 10 ans
- Situation : emprunteur de 30 ans, non-fumeur, bon dossier médical.
- Taux d'assurance estimé : 0,18 % sur capital initial.
- Prime annuelle : 100 000 € × 0,18 % = 180 €.
- Prime mensuelle : 15 € environ.
- Coût total de l'assurance sur 10 ans : 1 800 €.
Dans ce cas, l'assurance reste raisonnable. L'emprunteur bénéficie d'une couverture complète et peut résilier ou renégocier chaque année si une meilleure offre se présente.
Prêt sur 20 ans
- Situation : emprunteur de 40 ans, fumeur, petit surpoids.
- Taux d'assurance estimé : 0,40 % sur capital initial.
- Prime annuelle : 100 000 € × 0,40 % = 400 €.
- Prime mensuelle : environ 33 €.
- Coût total sur 20 ans : 8 000 €.
Ce montant plus élevé s'explique par l'âge, le fait de fumer et la durée plus longue du crédit. D'où l'importance, lorsque c'est possible, d'améliorer certains aspects (arrêt du tabac, contrôle du poids) pour faire baisser le tarif.
Les démarches pour souscrire ou changer d'assurance
Au moment de la souscription du prêt
Lorsque vous préparez votre dossier de prêt de 100 000 € :
- La banque vous proposera son assurance de groupe (contrat collectif).
- Vous avez le droit de refuser ce contrat et de lui en substituer un autre, sous réserve d'équivalence de garanties.
Après la signature du prêt
- La première année (Loi Hamon) : vous pouvez changer d'assurance à tout moment, sans frais, en envoyant un courrier recommandé à votre banque, accompagné des nouvelles conditions d'assurance.
- Chaque année (Loi Bourquin et Lemoine) : vous pouvez également résilier votre contrat et en choisir un autre à chaque date anniversaire. Cette possibilité facilite la recherche d'un tarif plus avantageux, surtout si votre profil de risque a baissé ou si vous trouvez une offre plus compétitive.