Les pièges à éviter lors d'un rachat de crédit

Ouafâa MACHRI

Écrit par Ouafâa MACHRI

Les pièges à éviter lors d'un rachat de crédit

✍ Les points à retenir

  • Ne pas se focaliser uniquement sur la mensualité : Diminuer la mensualité est le principal avantage d'un rachat de crédit, mais prolonger la durée du prêt peut en augmenter le coût global. Il faut comparer le gain mensuel avec la hausse éventuelle du montant total à rembourser.

  • Vérifier l'ensemble des frais : Les frais de dossier, les pénalités de remboursement anticipé et les frais de garantie (hypothèque, caution) peuvent peser lourd dans le coût final. Il est essentiel de demander un tableau d'amortissement détaillé et un calcul précis du TAEG (taux annuel effectif global).

  • Comparer plusieurs propositions : Ne pas se contenter de la première offre. Solliciter plusieurs organismes (banques, courtiers) permet de mieux négocier le taux, la durée et les frais, et de choisir la solution la plus avantageuse.

  • Faire attention aux clauses du contrat : Lisez attentivement les conditions générales (exclusions, possibilités de remboursement anticipé, modularité de la mensualité, etc.). Certaines clauses peuvent rendre le contrat moins flexible si votre situation évolue (changement de revenus, revente du bien, etc.).

  • S'assurer de sa capacité de remboursement sur le long terme : Même si la mensualité baisse, il est crucial de vérifier la stabilité de ses revenus et de ses charges sur la durée totale du nouveau prêt, afin d'éviter un nouveau risque de surendettement.

Pourquoi opter pour un rachat de crédit ?

Le rachat de crédit peut améliorer votre situation financière en :

  • Fusionnant vos différents emprunts (immobilier, conso, auto...),
  • Réduisant la mensualité via un taux renégocié ou un allongement de la durée,
  • Unifiant le prélèvement en une seule échéance,
  • Finançant éventuellement un nouveau projet grâce à une trésorerie.

Toutefois, au-delà des promesses de “mensualité réduite de 50 %", il faut rester vigilant : chaque bénéfice a un coût, et c'est là que se cachent certains pièges.

Les pièges à éviter lors d'un rachat de crédit

Piège 1 : Se focaliser uniquement sur la baisse de la mensualité

Une baisse de mensualité est souvent mise en avant par les publicités. Mais diminuer la mensualité en allongeant la durée peut :

  • Augmenter le coût total en intérêts,
  • Vous engager sur plus d'années,
  • Rendre votre dette plus lourde à long terme.

Conseil : Ne pas se contenter de la seule mensualité ; étudier le coût total (intérêts + frais).

Piège 2 : Négliger les frais annexes et les indemnités de remboursement anticipé

Le rachat de crédits implique :

  • Frais de dossier (parfois 1 % du capital ou un forfait),
  • Indemnités de remboursement anticipé (IRA) pour solder vos anciens prêts (jusqu'à 3 % du capital restant dû sur un prêt immobilier),
  • Frais notariés si hypothèque (rachat immobilier).

Ne pas sous-estimer ces frais ; ils peuvent annuler l'intérêt du regroupement.

Piège 3 : Oublier de comparer le TAEG et le coût total

Le taux nominal mis en avant peut être trompeur, surtout si les frais ou l'assurance sont élevés. Il faut scruter le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), qui inclut :

  • Taux nominal,
  • Frais de dossier,
  • Assurance (sauf si facultative),
  • Autres coûts obligatoires.

C'est le TAEG qui permet de comparer efficacement deux offres et d'apprécier le coût total.

Piège 4 : Accepter l'assurance groupe sans envisager une délégation

L'assurance emprunteur pèse lourd sur le coût total. Beaucoup d'emprunteurs se voient proposer l'assurance groupe de la banque. Or, vous pouvez choisir une délégation d'assurance (loi Lagarde), souvent moins chère, à garanties équivalentes. Sinon, la banque propose parfois un taux attractif mais compense via une assurance onéreuse. Il faut comparer.

Piège 5 : S'engager sur une durée excessive

Allonger la durée (ex. passer de 10 à 20 ans) diminue la mensualité, mais accroît énormément les intérêts. Vous risquez de payer plus au final, même si le soulagement mensuel est appréciable. Vérifiez le ratio coût/avantage.

Piège 6 : Ignorer les exclusions et conditions d'assurance

Si vous ne lisez pas attentivement les exclusions (ex. maladie préexistante, sport à risque...), vous pourriez découvrir que l'assurance ne vous couvre pas en cas de sinistre. De même, les délais de carence ou franchises peuvent poser problème si la prise en charge n'est pas immédiate.

Piège 7 : Ne pas vérifier le sérieux de l'établissement prêteur

Dans le domaine du rachat de crédits, certaines publicités alléchantes (ex. “0 %" ou “sans frais") peuvent cacher des pratiques douteuses. Assurez-vous de la fiabilité de l'organisme, consultez des avis, vérifiez les mentions légales, etc.

Piège 8 : Oublier la possibilité de résiliation annuelle de l'assurance (loi Bourquin)

Pour un rachat immobilier, vous pouvez résilier l'assurance emprunteur chaque année grâce à la loi Bourquin (sous conditions). Certes, vous signez initialement un contrat, mais si vous trouvez mieux plus tard, vous pouvez changer. Oublier cette possibilité vous empêche de réaliser des économies sur la durée du nouveau prêt.

Les étapes pour sécuriser votre rachat de crédit

Étape 1 : Lister tous vos crédits et objectifs

  • Identifiez le capital restant dû, taux, durée, mensualité de chaque crédit,
  • Déterminez si vous voulez seulement baisser la mensualité, intégrer une trésorerie ou encore réduire la durée.
  • Calculez votre taux d'endettement actuel pour évaluer la marge de manoeuvre.

Étape 2 : Réaliser des simulations et collecter plusieurs offres

  • Comparez plusieurs organismes (banques, établissements spécialisés).
  • Réalisez au moins 2 ou 3 devis pour confronter les TAEG, durées, frais.
  • Posez des questions sur l'assurance, les éventuelles promotions (frais de dossier offerts, etc.).

Étape 3 : Décrypter chaque proposition et vérifier le TAEG

  • Regardez si le taux nominal est cohérent avec les frais (frais de dossier, IRA sur anciens prêts).
  • Exigez le TAEG : c'est l'indicateur global pour connaître le coût réel.
  • Vérifiez la durée : ne vous laissez pas uniquement séduire par une mensualité moindre.

Étape 4 : Comparer l'assurance emprunteur et envisager la délégation

  • L'établissement vous proposera souvent son assurance “groupe". Comparez-la à une délégation d'assurance (contrat externe).
  • Vérifiez les garanties (Décès, PTIA, IPT, ITT...) et les exclusions.
  • Pensez aux lois Lagarde, Hamon, Bourquin pour choisir ou résilier l'assurance.

Étape 5 : Analyser l'impact de la durée sur le coût total

  • Un rachat sur 15 ou 20 ans peut grandement alléger la mensualité, mais augmenter la somme d'intérêts cumulés.
  • Calculez la différence de coût total entre 10 ans et 15 ans, par exemple. Évaluez si la baisse de mensualité justifie le surcoût.

Exemples concrets de pièges évités

Cas 1 : M. X évite un surcoût en identifiant des frais de dossier élevés

M. X a reçu deux offres de rachat. L'une annonce un taux nominal de 1,9 % (durée 15 ans) et frais de dossier de 1,5 %. L'autre a un taux nominal de 2,1 % (durée 15 ans) mais frais de dossier de 0,5 %. En comparant le TAEG (qui inclut tous frais), M. X réalise que la seconde offre, malgré un taux nominal légèrement plus haut, aboutit à un TAEG plus bas et un coût total inférieur. Il choisit la seconde, évitant un surcoût.

Cas 2 : Mme Y résilie son assurance groupe pour faire baisser le TAEG

Mme Y a souscrit un rachat immobilier pour 120 000 € sur 20 ans, assurance groupe à ~0,4 % du capital initial. Après 8 mois, elle compare via un simulateur et trouve une délégation à ~0,2 %. Grâce à la loi Hamon (première année) ou la loi Bourquin (résiliation annuelle), elle change d'assurance. Elle économise ~20 € par mois, soit plus de 4 800 € sur 20 ans, en évitant le piège de conserver une assurance trop chère.

FAQ : Les pièges à éviter lors d'un rachat de crédit

  1. Est-ce toujours rentable de faire un rachat de crédit ?
    Non. Il faut considérer la mensualité, la durée, le coût total, les frais. Parfois, l'économie mensuelle ne compense pas les indemnités et frais. On doit faire un calcul global.

  2. Peut-on réduire à 0 les frais de dossier ?
    Parfois, négociation ou promotions ponctuelles. Mais la plupart du temps, il reste des frais (entre 0,5 % et 1 % du capital). Évitez de signer si les frais sont trop élevés sans justification.

  3. Comment éviter les indemnités de remboursement anticipé ?
    Certaines banques n'en facturent pas sur le conso. Sur l'immo, c'est plafonné. Il est rare de totalement y échapper. Négociez éventuellement un rachat de crédit dont l'établissement prend en charge ces frais, même si c'est peu commun.

  4. Si j'ai souscrit un rachat conso, l'assurance est-elle obligatoire ?
    Pas toujours. Cela dépend du montant, de la politique de l'organisme. Mais dès qu'un prêt est conséquent ou sur du long terme, la banque exige souvent une assurance.

  5. Est-il possible d'ajouter une trésorerie sans augmenter trop la mensualité ?
    Oui, en allongeant la durée, mais attention au coût total. Il faut peser le projet qu'on finance (travaux, auto...) face aux intérêts accrus.

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