Rachat de prêt relais

✍ Les points à retenir
- Le prêt relais est une solution de financement utilisée lors d'un achat-vente, permettant à l'emprunteur d'acquérir un nouveau logement avant de vendre son bien actuel. Ce prêt est généralement limité à une durée de deux ans.
- Si le bien n'est pas vendu dans ce délai ou si les conditions du marché immobilier ne sont pas favorables, un rachat de prêt relais peut être envisagé, notamment si une mise en location temporaire du bien s'avère nécessaire avant sa vente.
- Pour identifier la formule de rachat de crédit la mieux adaptée à votre situation, il est recommandé :
- De se renseigner sur les différentes options disponibles, comme le regroupement de dettes ou le rachat du prêt relais seul.
- De comparer les offres de plusieurs banques pour choisir celle qui correspond le mieux à vos besoins.
- De faire appel à un courtier, qui prendra en charge l'ensemble des démarches et utilisera son réseau pour trouver la solution la plus avantageuse.
Pourquoi racheter un prêt relais ?
Alléger la pression financière si la vente tarde
Un prêt relais suppose qu'on vende son ancien bien dans un laps de temps donné. Or, si la conjoncture est défavorable (baisse de la demande, prix surévalué, etc.), la vente peut traîner, mettant l'emprunteur en situation de stress financier : il rembourse potentiellement un prêt relais plus un autre crédit (si le nouveau bien est aussi financé). Le rachat de prêt relais permet de rééchelonner la dette et d'éviter une rupture de contrat ou un contentieux bancaire.
Prolonger la durée du prêt relais et éviter un recours contentieux
Si le prêt relais expire, la banque peut exiger le remboursement immédiat du capital. En cas d'incapacité, le risque de contentieux ou de saisie se profile. En renégociant ou en faisant racheter le relais par une autre banque, on obtient un nouveau financement (souvent un crédit amortissable) qui éteint le relais initial et prolonge la dette, donnant plus de temps pour finaliser la vente ou trouver une autre solution.
Regrouper le prêt relais avec d'autres emprunts
Parfois, l'emprunteur cumule un prêt relais et un crédit amortissable pour financer la nouvelle acquisition. On peut alors chercher à fusionner ces dettes en un seul crédit, ou inclure d'autres prêts à la consommation. Cela facilite la gestion et peut aboutir à une mensualité plus raisonnable.
Profiter d'un meilleur taux ou changer de banque
Il arrive qu'un emprunteur constate qu'il a souscrit un prêt relais à un taux jugé trop élevé, ou qu'il souhaite changer d'établissement. Un rachat externe du prêt relais peut lui faire réaliser des économies sur les intérêts si le nouveau taux est plus avantageux, ou lui offrir de meilleures conditions globales (assurance, modularité).
Comment fonctionne le prêt relais ? Rappel rapide
Principe général du prêt relais
Le prêt relais finance généralement entre 50 et 80 % de la valeur estimée du bien en cours de vente. L'emprunteur ne rembourse que les intérêts durant la période relais (et parfois l'assurance), puis il solde le capital lorsque la vente se conclut. Le but est de pouvoir acheter un nouveau logement avant d'avoir vendu l'ancien. En pratique, il existe plusieurs formules : le relais “sec" (pas de crédit complémentaire) et le relais “adossé" (lorsqu'on a besoin d'un prêt amortissable en plus, pour combler la différence).
Les formes : prêt relais sec, adossé ou intégré
- Prêt relais sec : réservé aux situations où le prix du bien vendu couvre intégralement le nouvel achat. On n'a pas besoin de crédit additionnel.
- Prêt relais adossé : on complète le relais par un crédit amortissable, car le prix de vente ne suffit pas à acheter le nouveau logement.
- Prêt relais intégré : la partie relais est intégrée dans un montage global, souvent sur le même contrat que le prêt amortissable.
La durée moyenne (12-24 mois) et les risques
La durée standard est 12 mois, prolongeable d'un an. Si la vente n'intervient pas dans ce délai, la banque peut exiger le remboursement intégral. C'est là qu'intervient le risque : l'emprunteur peut se retrouver en difficulté si la revente tarde ou si le bien se vend à un prix inférieur. Le rachat de prêt relais permet alors de sortir de cette impasse.
En quoi consiste le rachat de prêt relais ?
Renégociation externe du prêt relais
Le rachat de prêt relais signifie qu'un nouvel organisme (ou la même banque, selon la négociation) solde le capital du prêt relais en cours et propose un nouveau crédit à l'emprunteur. L'emprunteur remplace donc le relais par un crédit amortissable plus classique, sur une durée plus longue (5, 10, 15 ans...), ou un relais plus flexible. Cela évite la pression de la date butoir du relais initial.
Prolonger ou transformer le relais en emprunt amortissable
Dans certains cas, la nouvelle banque accepte de transformer la dette relais en prêt amortissable, ce qui donne à l'emprunteur plus de temps pour vendre. Il continue de payer des mensualités “normales" (avec intérêts et capital). Quand la vente aura finalement lieu, il pourra solder ce prêt par anticipation (avec éventuellement des indemnités). C'est une façon de “gagner du temps" sans subir la pression d'un échéancier relais strict.
Regroupement de crédit avec le prêt relais inclus
Si l'emprunteur possède d'autres emprunts (immo, conso), il peut envisager un regroupement. On unifie toutes les dettes en un seul crédit immobilier ou conso (selon la proportion). Ainsi, la part correspondant au relais est intégrée, et on obtient une mensualité unique plus facile à gérer. L'inconvénient est qu'on peut prolonger la dette, ce qui augmente le coût des intérêts.
Les conditions d'éligibilité pour un rachat de prêt relais
Profil emprunteur et stabilité financière
Comme pour tout crédit, la banque va vérifier la solvabilité : revenus stables, emploi, taux d'endettement. Le rachat d'un prêt relais est considéré comme plus risqué, car il suppose que la vente d'un bien tarde ou n'est pas finalisée. L'organisme demandera des pièces attestant de la valeur du bien, de sa mise en vente (annonce, mandat d'agence) et éventuellement du compromis de vente (si vous êtes en négociation avancée).
Valeur du bien et avancement du projet de vente
La banque veut s'assurer que la transaction de vente aboutira. Elle analysera la valeur réelle du bien, parfois via une expertise, pour voir si le montant du nouveau crédit se justifie. Plus vous prouvez que la vente est proche (visites, propositions, etc.), plus vous rassurez le prêteur. A contrario, si votre bien est surestimé ou dans une zone peu attractive, le rachat sera plus difficile.
Taux d'endettement et capital restant dû
Le rachat suppose que votre nouveau prêt respecte les normes usuelles de taux d'endettement (≤ 33-35 %). Or, si vous avez déjà acheté un nouveau logement, vous pouvez avoir un crédit important sur le dos, plus le reliquat du relais. Il faudra donc démontrer votre capacité de remboursement. Le capital restant dû du relais doit être cohérent avec la valeur du bien mis en vente, sinon la banque peut refuser.
La procédure de rachat de prêt relais : étapes clés
Étape 1 : Évaluer la faisabilité et comparer les offres
Faites un état des lieux : combien devez-vous sur votre prêt relais ? Quelles mensualités ou intérêts payez-vous ? Sur quelle durée reste-t-il ? Qu'en est-il de votre nouveau logement ou d'autres prêts ? Puis contactez plusieurs banques ou courtiers pour voir si le rachat est possible (transformer le relais en prêt amortissable ou en rallongeant la durée). Comparez le TAEG, la mensualité, la durée proposée, etc.
Étape 2 : Constituer un dossier solide
Préparez :
- Les documents d'identité,
- Bulletins de salaire, avis d'imposition,
- Relevés bancaires récents (attestant de l'absence d'incident),
- Contrat de prêt relais en cours (capital, taux, durée),
- Justificatifs de la mise en vente du bien (mandat d'agence, estimation, etc.),
- Eventuels compromis de vente ou échanges avec acquéreur potentiel.
La banque analysera votre situation, la fiabilité du projet. Un dossier bien ficelé rassure et facilite l'acceptation.
Étape 3 : Obtenir l'accord et signer le nouveau contrat
Si l'organisme juge votre dossier éligible, il vous fera une offre de prêt (rachat ou crédit amortissable sur X années). Vous disposerez du délai de réflexion légal avant de signer. Cette offre mentionnera les conditions, le taux, la durée, les frais de dossier, de garantie, etc.
Étape 4 : Solde de l'ancien prêt relais et mise en place du nouveau
Après signature, la nouvelle banque soldera le capital restant dû de votre relais initial, éventuellement vos autres crédits. Vous n'avez plus qu'un seul emprunt à rembourser, selon le plan défini. Vous gagnez du temps pour finaliser la vente du bien, sans risquer la rupture du précédent prêt relais.
Quels sont les avantages du rachat de prêt relais ?
Éviter la rupture du prêt relais en cas de vente tardive
Le bénéfice principal est de prolonger la dette ou la transformer en prêt amortissable, donc de sortir de l'échéance butoir du relais initial. On évite ainsi la mise en demeure de la banque et la nécessité de vendre à tout prix (risque de brader le bien). Cela procure un second souffle pour négocier la vente dans de meilleures conditions.
Restructurer sa dette et diminuer la mensualité
En passant d'un relais court terme à un emprunt amortissable plus long, on abaisse la pression mensuelle. On paie certes plus d'intérêts à long terme, mais on allège la charge. On peut aussi en profiter pour regrouper d'autres crédits.
Se donner plus de temps pour mieux vendre son bien
Avec un rachat, vous n'êtes plus pressé par l'échéance de 12 ou 24 mois du relais. Vous pouvez attendre la bonne opportunité, refuser les offres trop basses, effectuer des rénovations pour mieux vendre, etc. C'est un levier stratégique pour optimiser la transaction.
Les inconvénients et limites à connaître
Frais de remboursement anticipé et coût total
Racheter un prêt relais implique des indemnités de remboursement anticipé (souvent 3 % du capital restant dû ou 6 mois d'intérêts) si le contrat initial le prévoit. Vous aurez aussi des frais de dossier, de garantie pour le nouveau prêt. S'y ajoute la prolongation de la dette, ce qui peut au final coûter plus cher en intérêts. Il faut peser la rentabilité de l'opération.
Nécessité d'un dossier éligible (risque bancaire)
Le rachat n'est pas automatique. La banque exige un dossier solide : revenus stables, taux d'endettement gérable, preuves que la vente aboutira. Si votre bien est difficile à vendre ou que votre situation est précaire, vous pourriez essuyer un refus ou un taux plus élevé.
Prolonger la dette peut peser sur d'autres projets
En repoussant l'échéance du relais, vous conservez la dette plus longtemps, ce qui peut freiner d'autres projets (un nouvel achat, des investissements). Votre endettement global reste élevé tant que la vente n'est pas conclue.
Combien coûte le rachat d'un prêt relais ?
Indemnités de remboursement anticipé
Sur le relais en cours, la banque initiale peut réclamer des IRA. Le montant se calcule souvent ainsi : 6 mois d'intérêts ou 3 % du capital, le moindre des deux. Par exemple, si vous devez 100 000 € à un taux de 2,5 %, 6 mois d'intérêts = ~1 250 €, 3 % du capital = 3 000 €. On retient donc 1 250 €. Vérifiez votre contrat initial pour connaître la clause exacte.
Frais de dossier et assurance emprunteur
Le nouvel établissement facture des frais de dossier (quelques centaines d'euros à 1 % du montant) pour examiner le dossier et mettre en place le crédit. Vous devrez souscrire ou transférer une assurance emprunteur (décès, invalidité) adaptée au nouveau prêt. Comparez les devis d'assurance pour baisser le coût global.
Garantie hypothécaire ou caution ?
Le nouveau prêt peut exiger une garantie : hypothèque (frais de notaire et de publicité foncière) ou caution (Crédit Logement, etc.). Cela ajoute un coût de 1 à 2 % du capital. Choisissez la formule la plus avantageuse (la caution évite les frais de mainlevée plus tard, mais n'est pas toujours accessible selon la situation).
Conseils pratiques pour réussir son rachat de prêt relais
Analyser la faisabilité et la rentabilité
Faites un bilan avant de chercher un rachat : capital relais restant dû, taux du nouveau prêt envisagé, indemnités, frais de garantie. Comparez le nouveau coût total à la solution alternative (continuer le relais actuel, brader le bien, etc.). Assurez-vous que le gain en flexibilité justifie les frais.
Comparer les offres et négocier
Contactez plusieurs banques ou un courtier spécialisé. Mettez en concurrence les taux, la durée, les frais. Demandez s'ils peuvent renoncer aux IRA (peu probable) ou partiellement. Parfois, la banque sortante peut accepter d'allonger le relais ou de renégocier en interne pour éviter de perdre un client. Tentez de négocier ces points.
Soigner son dossier et prouver la valeur du bien
Préparez tous les documents sur le bien, son estimation, les démarches de vente (annonce, mandat d'agence, visites). Montrez que vous le vendez au “juste prix" et qu'il y a une réelle perspective de vente. La banque doit être convaincue que vous ne cherchez pas à prolonger indéfiniment la dette.
Préparer un plan B pour la vente
Même avec un rachat, vous n'avez pas un temps illimité. Si la vente échoue, vous devrez toujours rembourser. Préparez une stratégie de repli : baisser le prix, passer par une agence plus performante, envisager la location temporaire du bien, etc. Le rachat vous donne un délai supplémentaire, pas une solution définitive.
FAQ : Rachat de prêt relais
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Est-ce fréquent de racheter un prêt relais ?
C'est moins commun qu'un rachat classique. C'est souvent la solution quand la vente traîne ou quand l'emprunteur veut fusionner ce relais avec un autre crédit et ainsi alléger la mensualité. -
Peut-on inclure un crédit conso ou immo dans le même rachat ?
Oui, si la part de l'immobilier est majoritaire. On parle alors de rachat de crédits qui englobe le relais et d'autres prêts. La nouvelle banque évalue l'ensemble du dossier. -
Quelle durée pour le nouveau crédit ?
On peut passer d'un relais de 12-24 mois à un prêt amortissable sur 5, 10, 15 ans (voire plus), selon le capital et la solvabilité. Cela dépend des politiques de la banque et de l'âge de l'emprunteur. -
Quelles garanties exigeront les banques ?
Souvent une hypothèque sur le bien en vente (ou sur le nouveau bien). Toutefois, des formules de caution sont possibles. Le choix dépend du montant, de votre dossier, et des offres de la banque. -
Combien de temps dure la procédure ?
Comptez 1-2 mois, le temps de démarcher les banques, constituer le dossier, signer l'offre après le délai légal, et solder l'ancien relais. Il ne faut pas tarder si la date butoir approche. -
Est-ce rentable si j'ai la quasi-certitude de vendre bientôt ?
Si la vente est sur le point d'être conclue, mieux vaut peut-être finaliser la transaction que payer des frais de rachat. Si vous pensez conclure sous 2-3 mois, renégocier un prolongement de courte durée avec la banque actuelle peut suffire.