Rachat de rachat de crédit
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✍ Les points à retenir
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Définition : Un “rachat de rachat de crédit" désigne le fait de re-consolider un prêt qui a déjà fait l'objet d'un premier regroupement de crédits. L'emprunteur cherche ainsi, une nouvelle fois, à renégocier les conditions de remboursement (taux, durée, mensualité).
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Motivations : Bénéficier d'un taux plus avantageux, ajuster la durée du remboursement après un changement de situation (perte ou hausse de revenus, nouveau projet), ou encore regrouper d'autres dettes apparues après le premier rachat.
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Conditions d'acceptation : Les organismes de financement étudient avec prudence un deuxième rachat de crédit. Ils exigent souvent des garanties solides (stabilité professionnelle, hypothèque, caution) et vérifient le respect des échéances depuis la dernière opération.
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Coût total : Prolonger la durée ou refinancer un prêt déjà restructuré peut augmenter le montant global des intérêts. Il faut aussi tenir compte d'éventuelles indemnités de remboursement anticipé, de frais de dossier ou de garantie.
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Conseils avant de signer :
- Analyser soigneusement l'impact du nouveau taux et de la durée sur le coût final.
- Vérifier que l'opération est réellement bénéfique (gain en trésorerie, baisse du taux d'endettement).
- Comparer plusieurs offres, solliciter un courtier si nécessaire, et anticiper les conséquences sur sa capacité de remboursement à long terme.
Qu'est-ce qu'un rachat de rachat de crédit ?
Lorsqu'un emprunteur a déjà effectué un rachat de crédits (ou regroupement), il dispose d'un nouveau prêt qui a remplacé ses anciens emprunts. Racheter un rachat de crédit signifie solder ce prêt de regroupement existant (et éventuellement d'autres dettes apparues depuis) pour souscrire un second regroupement. On parle parfois de renégocier ou de refinancer un regroupement de crédits :
- Le premier rachat de crédits a déjà fusionné les dettes,
- Un second rachat vient refinancer ce regroupement (et potentiellement inclure de nouvelles dettes ou une trésorerie).
Le but est de réduire encore la mensualité, profiter d'un marché de taux plus avantageux, ou intégrer des emprunts contractés ultérieurement pour revenir à une unique mensualité.
Pourquoi vouloir racheter un rachat de crédit ?
Baisse des taux ou opportunité de marché
Le motif le plus classique est la baisse des taux d'intérêt après la signature du premier regroupement. Si, depuis votre premier rachat, les conditions de marché se sont améliorées (taux plus bas), vous pouvez envisager un second rachat pour bénéficier d'une mensualité encore plus réduite ou d'un coût total d'intérêts amoindri.
Inclure de nouveaux prêts ou libérer une trésorerie
Vous avez contracté un nouveau crédit (auto, conso, découvert...) depuis votre premier rachat ? Au lieu d'avoir à rembourser deux mensualités (votre regroupement actuel + le nouveau prêt), vous pouvez fusionner l'ensemble dans un nouveau regroupement, parfois en ajoutant une trésorerie pour un projet. Ainsi, vous revenez à une unique mensualité.
Allonger la durée et alléger la mensualité
Malgré un premier rachat, certains emprunteurs jugent la mensualité encore trop élevée ou leurs revenus ont baissé (chômage, invalidité, passage à la retraite...). Un second rachat peut allonger davantage la durée, abaissant la mensualité, même si cela accroît le coût total. C'est une solution pour éviter des incidents de paiement.
Les différents types de regroupement concernés
Rachat de crédit immobilier (part immo > 60 %)
Si la part immobilière de votre regroupement actuel dépasse 60 %, il s'agit d'un rachat immobilier. L'établissement impose une hypothèque sur votre logement. Vous pouvez renégocier ce rachat s'il vous reste un capital immobilier important, soit par un avenant (rare) soit en passant par un autre organisme qui soldera le regroupement en cours. L'avantage est un taux généralement plus faible que pour un rachat conso.
Rachat de crédit à la consommation (part immo ≤ 60 %)
Si la part immobilière est ≤ 60 % dans le regroupement actuel, c'est un rachat conso. Vous pouvez le refaire si vous avez besoin de baisser encore la mensualité ou inclure d'autres dettes. Aucun bien n'est hypothéqué, mais le taux est plus élevé, la durée plus courte (10-12 ans max). Pour un second rachat conso, l'établissement vérifie votre solvabilité, votre historique de paiement, etc.
Rachat mixte et proportion immobilière variable
Votre premier regroupement pouvait être un mixte (immobilier + conso). Selon le capital restant dû, la proportion d'immobilier peut avoir changé. Si, après amortissement, la part immobilière reste > 60 %, vous ferez un nouveau rachat immo ; sinon, un nouveau rachat conso. Les conditions diffèrent en termes de taux, durée, hypothèque éventuelle.
Conditions et critères d'acceptation d'un second rachat
Taux d'endettement et capacité de remboursement
Le nouveau rachat doit ramener (ou maintenir) votre taux d'endettement (mensualité / revenus) à ~33-35 %. Si, malgré un taux renégocié ou un allongement de la durée, la charge reste trop lourde, l'établissement refusera. L'opération doit améliorer votre situation financière, non la dégrader.
Historique de paiement irréprochable
Pour convaincre la banque ou un organisme de rachat de reprendre un regroupement existant, vous devez prouver avoir honoré sans incident votre première mensualité de regroupement. Les relevés bancaires, l'absence de fichage (FICP) et la stabilité d'emploi sont des atouts indispensables.
Garanties ou hypothèque si part immo > 60 %
En cas de rachat immobilier, la banque impose souvent une hypothèque (ou caution) pour garantir le nouveau prêt. La valeur du logement doit couvrir le capital refinancé (regroupement précédent + éventuelles nouvelles dettes), sinon l'organisme refusera ou exigera un apport. Les frais notariés peuvent être élevés et doivent être pris en compte.
La procédure : étapes pour un rachat de rachat de crédit
Étape 1 : Analyser son premier regroupement
- Notez le capital restant dû : sur le regroupement actuel, la mensualité, le taux, la durée résiduelle.
- Calculez combien vous avez déjà remboursé en intérêts et quelle somme vous reste à payer.
- Vérifiez si vous avez de nouveaux crédits à inclure.
- Évaluez votre objectif : baisser encore la mensualité, inclure de nouveaux emprunts, obtenir une trésorerie ?
Étape 2 : Comparer plusieurs offres et effectuer des simulations
Contactez plusieurs établissements, demandez des simulations (TAEG, durée, frais de dossier, indemnités de remboursement anticipé). Calculez la potentielle économie (mensuelle et sur le coût total). Vérifiez si un allongement de durée n'entraîne pas un surcoût trop élevé en intérêts. Comparez la nouvelle mensualité à la somme de votre regroupement actuel + autres crédits, ou la fiabilité d'un avenant (rare).
Étape 3 : Monter le dossier et obtenir la validation
Une fois l'offre choisie, vous constituez un dossier : bulletins de salaire, avis d'imposition, relevés bancaires montrant que vous avez réglé sans incident votre première mensualité de regroupement, tableaux d'amortissement, etc. Si c'est un rachat immobilier, incluez le titre de propriété, l'estimation du bien. L'organisme évalue votre solvabilité et la possibilité d'hypothéquer le bien si besoin. Après validation, vous signez un contrat (et acte notarié s'il y a hypothèque).
Étape 4 : Signature et remboursement de l'ancien rachat
Le nouvel organisme solde votre regroupement en cours et, éventuellement, d'autres dettes contractées depuis. Vous n'aurez plus qu'une unique mensualité, possiblement plus basse ou mieux adaptée à vos revenus. Vous ré-initialisez votre plan de remboursement, en espérant que cette nouvelle configuration soit durable.
Les frais liés au second regroupement
Frais de dossier et indemnités de remboursement anticipé (IRA)
Les organismes de rachat facturent des frais de dossier (forfait ou pourcentage). Pour solder votre rachat actuel, vous payez des IRA (indemnités de remboursement anticipé), plafonnées souvent à 3 % du capital restant dû ou 6 mois d'intérêts. Sur un rachat conso, c'est encadré. Vous devez inclure ces frais pour évaluer la rentabilité du nouveau regroupement.
Frais de notaire si hypothèque
Pour un rachat immobilier (part immo > 60 %), la banque impose une hypothèque. Cela requiert un acte notarié (1-2 % du capital) et la publicité foncière. Vous devrez lever l'ancienne hypothèque (si existante) et en constituer une nouvelle, entraînant des coûts supplémentaires. Vérifiez que l'économie mensuelle envisagée compense ces dépenses.
Assurance emprunteur et incidence sur le coût total
Le nouveau prêt inclut une assurance (décès, invalidité). Vous pouvez adopter l'assurance du prêteur ou une délégation moins chère. Le coût de l'assurance influe sur la mensualité. Comparez la mensualité (prêt + assurance) avec votre ancienne somme de prélèvements pour juger l'économie réelle du regroupement, en tenant compte des potentialités d'un allongement de durée.
Exemples concrets de rachat de rachat de crédit
Cas 1 : Profiter d'une nouvelle baisse de taux
M. X a effectué un rachat immobilier il y a 3 ans, taux 2,8 %, capital restant ~90 000 €, mensualité ~550 €, durée résiduelle 12 ans. Les taux ont de nouveau baissé autour de 1,9 %. Il envisage un second regroupement sur 13 ans, hypothèque sur le même bien. Frais notaire/hypothèque ~2 000 €, IRA ~1,5 %. Nouvelle mensualité ~500 €. Il y gagne 50 € par mois, sur 1 an de plus. Il calcule que sur 12-13 ans, l'économie cumulée dépasse les frais. Il signe, jugeant la renégociation rentable.
Cas 2 : Inclure de nouveaux crédits et rallonger la durée
Mme Y avait un rachat conso (reste 8 000 €), mensualité 250 €, 3 ans restants. Elle a contracté un crédit auto (5 000 €) et un prêt renouvelable (3 000 €) depuis. Mensualités totales ~450 €. Elle veut un second regroupement conso ~16 000 € sur 6 ans, taux 3,8 %. Frais de dossier ~1 %. Nouvelle mensualité ~300 €. Elle y gagne 150 € par mois, malgré un allongement de la durée. Les IRA ~2 % sur le capital restant du premier rachat. Elle juge que la baisse de 150 € mensuels justifie l'opération.
FAQ : Rachat de rachat de crédit
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Est-il possible de renégocier un rachat de crédit directement avec le même organisme ?
Parfois, oui. Mais la renégociation interne (avenant) est peu courante, surtout pour un regroupement. Souvent, on passe par un autre établissement pour un second rachat. -
Faut-il un délai minimum après le premier regroupement ?
Aucune règle légale ne l'impose. Les organismes regardent cependant la cohérence : un refinancement très rapide peut être mal vu. Attendre 1 à 2 ans prouve la stabilité du dossier. -
Quels risques si on enchaîne plusieurs regroupements ?
Risque de coût total élevé, car chaque fois on paie des frais (IRA, dossier, notaire) et on rallonge la durée, augmentant les intérêts. Il faut soigneusement calculer la rentabilité. -
Peut-on inclure des prêts souscrits après le premier regroupement ?
Oui, c'est même un motif fréquent. On intègre tous les crédits acquis postérieurement pour revenir à une unique mensualité plus simple à gérer. -
Est-ce rentable si mon premier rachat se termine bientôt ?
Probablement pas. Vous avez déjà payé la plupart des intérêts. Les frais (IRA, notaire...) risquent de dépasser l'économie potentielle. Faire une simulation détaillée est indispensable.