Assurance auto, santé, crédit conso : quelles inégalités à l'accession ?
D'après une étude, les inégalités frappent également les domaines de l'assurance automobile, de l'assurance santé et du crédit à la consommation. Chiffres à l'appui.
SOS Racisme et le CNRS ont mené une étude sur les inégalités qui frappent plusieurs domaines bancaires et assurantiels
Si vous habitez dans un quartier à la réputation sensible, vous avez moins de chances de pouvoir faire l'acquisition d'une automobile via un crédit à la consommation. Ce constat alarmant a été dressé par une étude menée conjointement par SOS Racisme et le CNRS à propos de l'accès aux services bancaires et assurantiels.
Publiée ce jeudi, cette étude relayée par FranceInfo a utilisé la méthode du "testing" en contactant plus de 70 entreprises à travers six profils caractéristiques qui ont ensuite présenté un dossier similaire à toutes les entreprises qui ont été testées.
Les six profils inventés par SOS Racisme et le CNRS : un homme de 22 ans d'origine française, une femme de 22 ans d'origine française, un homme de 22 ans d'origine africaine, une femme de 22 ans d'origine africaine, un homme de 22 ans d'origine française résidant dans un "quartier politique de la ville" et un homme de 42 ans d'origine française.
Une assurance auto plus chère quand on habite un "quartier"
Premièrement, 38 organismes spécialisés dans l'assurance automobile ont répondu aux demandes de ces six profils. Il en ressort que le jeune homme de 22 ans qui habite dans un quartier s'est vu proposer un accès plus restreint aux offres d'assurances puisque son taux de réponses positives s'est élevé à 78,9% contre 86,8% en ce qui concerne les autres profils. Il a également dû faire face à des propositions tarifaires plus élevées que la moyenne : 681,40 euros contre 621,20 euros pour les autres candidats.
Pour ce qui est de la complémentaire santé, les réponses positives aux 312 demandes envoyées aux 52 établissements distributeurs dénotent juste un taux de réponse un peu moins important pour le profil de la jeune femme d'origine africaine : 86,5% contre 88,5% pour la jeune femme d'origine française.
Les différences sont cependant plus marquées en ce qui concerne l'âge des clients. Comptez ainsi un coût de souscription de 460 euros pour l'homme de 42 ans alors qu'il n'est que de 290 euros pour le jeune homme de 22 ans. L'estimation d'un risque plus élevé par rapport à l'âge du candidat jouant pour beaucoup dans ce calcul.
Enfin, les crédits à la consommation connaissent également quelques discriminations mises en lumière par cette étude. A l'inverse de la complémentaire santé, c'est l'homme plus âgé qui a reçu un taux de réponses positives plus élevé : 65% contre 30 à 40% pour les profils plus jeunes. Cependant, il aura tendance à payer son crédit plus cher par la suite.