Assurance emprunteur : les banques pointées du doigt
Malgré une concurrence accrue, le marché de l'assurance-emprunteur reste largement dominé par les banques. Les assureurs et les courtiers les accusent d'ailleurs d'encourager les mauvaises pratiques.
L'assurance-emprunteur est décidément un sujet brûlant actuellement. Après le refus du comité mixte paritaire en ce qui concerne la possibilité de résilier son assurance de prêt à n'importe quel moment, l'assurance-emprunteur se retrouve une nouvelle fois au coeur de l'actualité.
Malgré un rapport du Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF), qui assure que « la concurrence est en marche », les assureurs et les courtiers dénoncent, aujourd'hui, des pratiques douteuses des banques. Elles auraient pour but d'empêcher la mobilité des clients, pourtant autorisée par les lois Lagarde, Hamon et par l'amendement Bourquin. ,
Les banques s'accrochent à leur part du gâteau
Et pour cause, avec un marché évalué à 10 milliards d'euros, les banques qui trustent environ 90 % du marché, ne veulent pas laisser échapper l'un des plus gros marchés de la santé et prévoyance en France.
Historiquement, l'assurance-emprunteur a toujours été la chasse-gardée des banques, qui profitent souvent de la signature d'un crédit immobilier pour y placer leur assurance-emprunteur. Aujourd'hui, les assureurs et les courtiers reprochent à ces banques de faire volontairement obstruction aux demandes de changement de contrats afin de conserver leur avantage et malgré la loi.
Les assureurs et les courtiers montent au créneau
Par ailleurs, interrogé par l'AFP, le directeur général de la MACIF, Adrien Couret, remet en cause les conclusions du rapport du CCSF. Selon lui, il « porte l'empreinte du lobby bancaire », mais surtout « ne souligne pas assez aujourd'hui la différente fondamentale qui est celle de changer d'assurance-emprunteur ».
Toujours à l'AFP, il précise également que « dans 50 % des cas, une banque ne respecte pas les délais dans les opérations de substitution, ce qui souvent revient à ne pas réaliser l'opération de substitution ».
Des accusations graves, mais appuyées par Bertrand de Surmont, président du syndicat de courtiers, planète CSCA. Il estime pour sa part que « il faut vraiment se battre avec les banques pour qu'elles n'imposent pas leur contrat maison ».
Quelles solutions ?
Face à cet état de fait, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a décidé d'intenter une action en justice contre LCL – qui cristallise toutes les critiques envers les banques – pour entrave à la concurrence. L'association assure avoir recueilli « de nombreuses plaintes » de la part de consommateurs mécontents.
De son côté, la Fédération bancaire française (FBF) a salué le rapport du CCSF. Elle estime notamment que « c'est un marché concurrentiel, sur lequel les différentes offres, y compris celles des bancassureurs, se développent et évoluent, dans l'intérêt des clients ».
Quoiqu'il en soit, une bataille semble s'amorcer entre les banques et le reste du secteur. Reste à définir qui en sera le grand vainqueur.