Crédit immobilier : la baisse du taux d'usure, bonne ou mauvaise nouvelle ?
Bonne nouvelle sur le papier, la baisse des taux d'usure annoncée mercredi pourrait bien s'avérer problématique pour les emprunteurs. Explications.
En matière de crédit immobilier, les taux d'usure font souvent office de juge de paix. Ils permettent de s'assurer de la solvabilité d'un emprunteur. Ces taux, qui correspondent aux taux maximums autorisés pour des crédits, sont pour la plupart en baisse. C'est ce qu'a annoncé la Banque de France, ce mercredi 1er avril.
Censés protéger les emprunteurs, ils risqueraient plutôt d'exclure des particuliers pourtant solvables selon l'avis de plusieurs experts.
Des taux trop discriminants
Selon eux, ces taux ne prendraient pas suffisamment en compte les différents profils d'emprunteurs.
Par exemple, pour les prêts d'une durée supérieure à 20 ans, il ne sera désormais pas possible pour les établissements bancaires de proposer un taux supérieur à 2,51 %. Une bonne nouvelle sur le papier. Mais dans les faits, les taux sur 20 ans vont de 1 % à 1,80 % dans certaines banques.
Cela implique un TAEG (incluant assurances, etc.) qui pourra largement dépasser les 2,51 %, excluant de fait, les emprunteurs les plus risqués en matière de santé. En substance, ce sont les seniors qui risquent de pâtir de cette baisse.
Le risque de la remontée des taux
À ce risque se combine une éventuelle remontée des taux qui pénaliserait encore plus ces emprunteurs.
En effet, il y a un écart de trois mois entre les taux moyens utilisés pour déterminer les taux d'usures. Ce qui peut créer un décalage entre le taux de l'usure et les conditions proposées par les banques. En ce moment, on assiste, par exemple, à une baisse de l'usure de 0,1 % de l'usure alors que certaines banques augmentent leurs taux de 0,25 %.