Crédit immobilier : et si la hausse des taux entraînait une baisse des prix ?
Alors que les taux immobiliers sont repartis à la hausse, cette augmentation pourrait-elle se traduire par une baisse des prix du marché ?
Doucement, mais sûrement, les taux immobiliers remontent. Longtemps fixés à un taux historiquement bas, ils sont repartis à la hausse entraînant un durcissement des conditions d'obtention d'un prêt immobilier.
Dans le même temps, on constate que le prix des biens continue d'augmenter sur l'ensemble du territoire, à l'exception de Paris. La Fédération Nationale de l'immobilier (FNAIM) souligne, par exemple, une hausse de 8,2 % du prix du mètre carré sur l'ensemble du territoire.
Pour autant, en 2021, le marché a enregistré une année record en terme de production de crédits immobiliers, notamment grâce aux taux bas qui ont favorisé la montée des prix.
Une baisse des prix à venir ?
Une ère des taux bas désormais révolue donc, et qui pose au moins une question : la hausse des taux des crédits immobiliers, se traduira-t-elle par une baisse des prix ? Certaines indications tendent à faire penser que ça sera effectivement le cas.
En effet, la hausse des taux réduira, de facto, le montant que les ménages pourront emprunter pour financer leur prêt immobilier. D'ailleurs, le retour des négociations, de l'ordre de 5 à 7 % selon le dernier baromètre Se-Loger, tend également à démontrer que les vendeurs pourraient être contraints d'accepter des négociations en-deçà de leurs espérances.
Selon le baromètre Se-Loger, paru début avril, tout cela contribue déjà à un ralentissement de l'activité immobilière :
« L'effet conjugué du retour de l'inflation, de la prochaine élection présidentielle et des interrogations d'une partie des Français quant à la préservation de leur pouvoir d'achat mène à un affaissement de l'activité du marché immobilier dans l'hexagone », il ajoute également que : « En février, les ventes baissent de 9% pour s'établir à près de 22% sous leur moyenne de longue période. Au final, le nombre des logements anciens acquis par des particuliers au cours des 3 derniers mois est en recul de 13,4%, en glissement annuel. »
Pas de baisse, mais un simple ralentissement ?
Néanmoins, difficile d'être définitif à l'heure actuelle. Si le Covid a pu inciter de nombreux ménages à chercher des maisons loin des grandes villes, la guerre en Ukraine, via l'augmentation du prix de l'énergie, pourrait, elle, avoir l'effet inverse.
Si baisse il y a, elle pourrait rester très limitée, en s'appliquant notamment sur les biens les moins convoités. Pas suffisant pour entrevoir un changement en profondeur du marché immobilier. Reste que face à ces éléments et à défaut de baisser, un ralentissement de la hausse des prix reste envisageable.