L'impact du Brexit sur les taux de crédit immobilier
Après les marchés boursiers et les devises, il est temps de se demander comment les taux de crédit immobilier vont réagir à ce fameux Brexit, notamment du fait de leurs niveaux actuellement bas.
Les premières estimations sont en faveur d'un calme continu sur les crédits accordés aux particuliers.
"Des hausses sont-elles à prévoir ? De quelle ampleur ?" s'interroge Bernard Cadeau, président du réseau d'agences immobilières Orpi, pour Explorimmo. "Si elles sont minimes ou qu'elles se font progressivement, il n'y aura pas de problème. Par contre, si la remontée est brutale, là c'est une autre histoire".
Les conséquences du retrait britannique de l'Union Européenne (UE), lors du référendum du 23 juin 2016, sont encore difficiles à estimer. Pourtant, les questions quant à l'immobilier se multiplient, surtout sur les taux de crédit immobilier, aujourd'hui à des niveaux historiquement bas en Europe (1,77% en mai toutes durées confondues hors assurances).
Pas de menaces fortes pour les taux immobiliers
Les premières estimations sont en faveur d'un calme continu sur les crédits accordés aux particuliers autant sur la distribution que sur les taux. La raison est simple : l'action de la Banque centrale européenne (BCE). En effet, cette dernière a déjà calmé les marchés de l'immobilier en refinançant les banques à des taux négatifs la semaine dernière mais aussi en injectant de grosses liquidités.
L'économiste Véronique Riches confirme cette tendance : "les taux ne vont pas subitement augmenter, par contre, l'environnement financier va se dégrader et nous savons que pour le secteur bancaire, un environnement économique sain et essentiel".
Des conséquences à plus long terme
Cette dégradation du secteur bancaire peut, en revanche, fragiliser les banques dans leurs activités de marché. Il existe donc un risque qu'elles soient tentées de reconstituer leurs marges sur les taux immobiliers dans la banque de détail, mais pas à court et moyen termes, mais davantage à long terme.
En effet, l'horizon plus lointain du Brexit est la question la moins sûre quant aux taux de crédit immobilier et du secteur de façon plus générale. Les investisseurs étrangers (hors Europe) pourraient être frileux dans leurs transactions envers le Royaume-Uni et l'UE, du fait de la conjoncture économique et de la phase de transition dans laquelle les Britanniques se sont engagées. D'autant plus que cette décision du Brexit pourrait encourager d'autres états européens à imiter le Royaume-Uni.