Plus de la moitié des personnes surendettées sont des actifs
Le réseau d'associations Crésus, dont le but est de lutter contre l'exclusion financière, a publié une enquête dans laquelle il détaille ses constats sur le surendettement en France en 2017. On découvre notamment le fait que plus de la moitié des personnes surendettées sont des actifs. Il y délivre également quelques propositions.
D'après une enquête de l'association Crésus, 55,7 % des personnes surendettées sont des actifs
Le réseau associatif Crésus a lancé une enquête auprès de 30.000 personnes surendettés, dans le but d'observer la situation pour la suite de l'année 2017, en tirer des constats clairs et ainsi formuler des propositions pour pallier aux difficultés que rencontre la France en matière de surendettement.
Les résultats de l'enquête de Crésus font réfléchir, que ce soit en termes de chiffres que sur les pourcentages annoncés. Crésus nous informe que la majorité des personnes surendettées sont des actifs (55,7 % d'entre eux) alors que 24,1 % sont des retraités.
Source : Crésus
Contacté par boursedescredits.com, le directeur des ressources humaines de l'association Crésus Régis Halter précise que même si la majorité des personnes endettées que Crésus rencontre sont des actifs, il ne faut pour autant pas oublier les aléas de la vie, qui doivent être pris en compte.
"Une personne active, qui demande à souscrire à un crédit et dont la situation se dégrade (accident de la vie, séparation, divorce)" peut par la suite être appelée à devoir s'endetter encore davantage et "multiplier les crédits pour se refaire", précise Monsieur Halter.
La question est donc belle et bien de savoir à quels moments les crédits ont été souscris et pourquoi. Rappelons que 30 % des demandes de dossier de surendettement faites à la Banque de France proviennent de personnes en recherche d'emploi.
Pour 37 % de ces personnes contactées par l'association, la dette s'élève à plus de 45.000 euros.
Source : Crésus
A noter que la majorité des personnes en situation de surendettement préfèrent se tourner vers des associations comme Crésus (52 %). Seulement 29 % font confiance à la banque de France et 17 % aux services sociaux. Quant aux proches, ils ne sont pas une source d'appui pour les clients surendettés (2 % à peine contactent leurs familles).
Six propositions pour faire évoluer la situation des surendettés
Crésus, à partir de ses observations, a développé six propositions pour pallier aux difficultés que rencontrent les personnes surendettées.
La proposition phare de l'association demeure la création d'un registre national des crédits en France. Ce registre devrait permettre aux banques d'avoir accès à l'historique des crédits accordés aux particuliers et d'éviter de déclencher la spirale du surendettement.
L'enquête de Crésus montre que 67 % des personnes sondées jugent efficaces cette proposition (40 % d'entre eux la trouve très efficaces et 27 % assez efficaces).
Les cinq propositions suivantes ont pour but la protection et la pédagogie. Crésus propose d'étendre aux non-salariés et aux entrepreneurs individuels l'accès aux procédures de surendettement ou de développer l'éducation financière pour les jeunes dès le collège (en initiant par exemple une journée nationale du Budget).
Crésus a déjà développé dans ce but un jeu de société plateau et une application nommés Dilemme.
Mais l'association fait aussi des propositions qui permettraient de simplifier juridiquement les circonstances actuelles, comme introduire dans le droit français l'assurance chômage des travailleurs non-salariés (artisans, agriculteurs, auto-entrepreneurs, etc.) ou encore adopter une charte d'inclusion des "entrepreneurs fragiles".