La taxe foncière va fortement augmenter à Paris
La maire de la capitale, Anne Hidalgo, a annoncé une augmentation de plus de 50 % en 2023. Le taux d'imposition passera de 13,5 à 20,5 % en 2023. Certaines exonérations sont néanmoins prévues.
Aux grands maux, les grands remèdes. Face à une situation budgétaire difficile, la maire de Paris a donc décidé d'augmenter la taxe foncière de 52%. Une décision pourtant à l'opposé de ses promesses de campagne et sa réticence a augmenter les impôts.
Ainsi, le taux d'imposition de la taxe foncière va passer de 13,5 à 20,5 % en 2023. Dans sa lettre, publiée le 7 novembre, Anne Hidalgo précise néanmoins que les propriétaires ayant engagés des travaux de rénovation thermique et ceux qui « rencontrent des difficultés financières » pourront totalement être exonérés.
De 438 à 665 euros pour un 50m²
Pour les autres, il faudra bien mettre la main au portefeuille. Un propriétaire d'un 50 m² verra ainsi sa taxe passer de 438 à 665 euros en moyenne et de 576 à 874 euros pour un 75 m². Selon la maire de Paris, cette hausse est nécessaire.
Elle explique notamment que Paris est la ville où la taxe foncière « est aujourd'hui la plus basse de France, à 13,5 % contre 41,61 % en moyenne dans les grandes villes française, et elle n'a pas augmenté depuis 2011 ». Une manière d'expliquer une décision va forcément être mal perçue par les franciliens.
A situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle
Lors d'un point presse, Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo, reconnaît que cette décision va à l'encontre des promesses de campagne : « On avait dit, pendant la campagne des municipales (en 2020), que nous n'augmenterions pas les impôts » admet-il.
Néanmoins, la situation actuelle ne lui a pas laissé beaucoup d'options : « Il s'est passé depuis beaucoup de choses : la crise du Covid, la crise ukrainienne, la crise énergétique (...), des crises systémiques qui s'inscrivent dans la durée », poursuit Emmanuel Grégoire.
Malgré ses 2,1 millions d'habitants, la capitale ne possède que 32 % de propriétaires, là aussi un pourcentage bien inférieur à celui des autres grandes villes françaises. Grâce à cette décision, les élus espèrent « maintenir une haute qualité de services publics, de continuer à investir dans le logement, dans la transition écologique, dans l'entretien et la modernisation de notre patrimoine et de nos équipements, dans l'embellissement de nos rues et de nos jardins » défend ainsi Anne Hidalgo.
1,7 milliard d'investissement sont toujours prévus pour 2023. L'augmentation de la taxe devrait permettre un surcroît de recettes de 586 millions d'euros en 2023, selon l'adjoint aux finances, Paul Simondon.