Le désendettement
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✍ Les points à retenir
- Définition : Le désendettement vise à réduire ses dettes (crédits, impayés...) pour restaurer un équilibre financier.
- Moyens : Regrouper les prêts (rachat de crédits), négocier avec les créanciers (étalement, baisse de taux) ou déposer un dossier de surendettement (Banque de France).
- Avantages : Baisse des mensualités, soulagement du budget et prévention du surendettement.
- Risques : Allonger la durée de remboursement peut augmenter le coût global, auxquels s'ajoutent parfois des frais de dossier ou des pénalités.
- Conseils : Comparer plusieurs solutions, demander l'aide d'un courtier ou d'associations spécialisées et évaluer précisément l'impact financier avant de choisir la stratégie la mieux adaptée.
Qu'est-ce que le désendettement ?
Le désendettement est l'action de diminuer ou de résorber le niveau de dettes d'un individu ou d'un foyer, pour retrouver un taux d'endettement soutenable. Ce concept englobe :
- Les démarches pour renégocier des crédits,
- L'amélioration du budget (baisse de dépenses, augmentation de revenus),
- Les procédures légales (rachat de crédit, commission de surendettement...),
- Toute méthode visant à alléger la pression financière mensuelle.
Le désendettement peut être géré directement (négociation avec créanciers) ou via une tierce personne (expert financier, associations de consommateurs, etc.), ou encore par le cadre légal (commission de surendettement) si la situation est critique.
Pourquoi se retrouve-t-on en situation d'endettement excessif ?
- Crédits multiples : un prêt immobilier + plusieurs prêts conso (auto, travaux, renouvelable...) peuvent faire grimper rapidement la charge mensuelle,
- Accidents de la vie : perte d'emploi, invalidité, divorce, ou dépenses médicales imprevues,
- Mauvaise gestion budgétaire : dépenses supérieures aux ressources, usage excessif de la carte de crédit, méconnaissance du taux d'endettement,
- Taux d'intérêt élevé ou crédit revolving onéreux, où la part d'intérêts grève fortement le capital.
Lorsqu'on n'arrive plus à rembourser, il devient urgent de mettre en place une stratégie de désendettement pour éviter contentieux ou saisies.
Signes d'alerte et risques en cas de surendettement
- Retards répétés de mensualités,
- Découverts bancaires chroniques,
- Multiplication de crédits revolving pour en payer d'autres,
- Fichage en incident de paiement (FICP),
- Menaces de saisie ou de poursuite judiciaire.
Ne pas ignorer ces signes : plus on attend, plus il est difficile de négocier ou de trouver un rachat de crédit avantageux. Dans les cas extrêmes, il faut saisir la commission de surendettement.
Les solutions pour entamer un désendettement
Solution 1 : Négocier directement avec les créanciers
- Contacter chaque banque ou organisme de crédit,
- Demander un échelonnement, une suspension d'intérêts ou un report d'échéances,
- En cas d'accord, vous signez un nouvel avenant, ce qui évite de nouveaux crédits.
Solution 2 : Racheter ou regrouper ses crédits
Le rachat de crédit (ou regroupement) consiste à faire solder tous les prêts existants par un nouvel emprunt, renégocié (taux, durée, mensualité). Permet de baisser la mensualité globale, allongeant parfois la durée, et de regagner de l'oxygène budgétaire.
Solution 3 : Solliciter la commission de surendettement
En cas de surendettement avéré, lorsqu'on ne parvient plus à négocier seul, on peut déposer un dossier à la Banque de France. Cela peut aboutir à un plan de redressement (rééchelonnement, gel d'intérêts) ou à l'effacement partiel. On est alors fiché FICP, mais protégé contre les poursuites.
Solution 4 : Redressement ou effacement via le tribunal en dernier recours
Si la situation est extrêmement compromise, on peut aboutir à un effacement complet des dettes non professionnelles (procédure de rétablissement personnel). C'est la solution la plus radicale, souvent assortie d'une liquidation judiciaire du patrimoine. Cela implique un fichage plus long, mais offre une seconde chance.
Comment réduire son endettement au quotidien ?
Conseil 1 : Établir un budget réaliste et précis
- Lister tous ses revenus (salaires, allocations...) et dépenses (loyer, factures, remboursements, nourriture...),
- Dresser un bilan mensuel, avec une vision claire du solde.
- Cet exercice aide à reprendre la main sur ses finances.
Conseil 2 : Réduire les dépenses superflues
- Faire la chasse aux abonnements inutilisés,
- Comparer les fournisseurs (énergie, téléphonie) pour payer moins cher,
- Utiliser un budget course réduit (promotions, anti-gaspillage),
- Revoir ses achats impulsifs, etc.
Conseil 3 : Chercher des sources de revenus complémentaires
- Travail temporaire,
- Prestations de services,
- Location d'une chambre inoccupée,
- Vente d'objets inutilisés,
- Exploiter ses compétences pour du freelancing.
Ces stratégies peuvent aider à rembourser plus vite ou éviter de creuser la dette.
Le désendettement via un rachat de crédit : modalités et précautions
Rachat immobilier vs rachat conso
- Rachat immobilier : si la part immo > 60 %, un nouvel emprunt (avec éventuellement hypothèque). Taux souvent plus avantageux qu'en conso, durée plus longue.
- Rachat conso : si la part immo ≤ 60 %. Aucun acte notarié, mais taux plus élevé et durée plus courte (jusqu'à 10-12 ans).
Frais, durée, coût total : ne pas se laisser tromper par la seule mensualité
- Les frais de dossier, indemnités de remboursement anticipé sur les anciens crédits, acte notarié (si hypothèque) s'additionnent,
- Comparez toujours le TAEG et la durée : un allongement peut soulager la mensualité, mais accroître fortement le coût total.
- S'assurer que le gain mensuel justifie ces coûts.
Exemples concrets de parcours de désendettement
Cas 1 : M. X réduit ses dépenses et négocie un échelonnement
M. X, endetté sur 3 crédits conso totalisant 20 000 €, à hauteur de 550 €/mois. Il rencontre des difficultés financières. Avant d'envisager un rachat, il tente :
- Réduction de dépenses (abonnements, loisirs...),
- Négociation avec chaque créancier : la banque auto accepte un échelonnement sur 2 ans de plus, la société de crédit renouvelable gèle les intérêts 6 mois.
- Il abaisse ses mensualités totales à 350 €.
- Il s'engage à régler ponctuellement.
La situation redevient gérable, évitant un fichage FICP.
Cas 2 : Mme Y opte pour un regroupement de crédits et un plan de surendettement
Mme Y, cumulant un prêt immo (reste 60 000 €) et 2 crédits conso (reste 10 000 €) pour une mensualité totale de 950 €. Son taux d'endettement dépasse 40 %. Elle tente un rachat immobilier pour baisser à ~600 €/mois. Or, sa situation est jugée trop fragile (petits incidents bancaires), les banques refusent. Elle dépose alors un dossier de surendettement. La commission propose un plan de redressement sur 8 ans : elle rembourse ~650 € mensuels, les intérêts conso sont gelés. Elle retrouve un solde budgétaire mensuel positif, même si elle est fichée FICP pendant le plan.
FAQ : Le désendettement
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Puis-je faire un rachat de crédit si je suis fiché FICP ?
En général, les banques refusent. Sauf garanties exceptionnelles (hypothèque avec un bien de forte valeur) et des organismes spécialisés. Sinon, on se tourne vers la commission de surendettement. -
Combien de temps faut-il pour se désendetter ?
Cela dépend du montant de la dette, du revenu, des solutions adoptées (rachat de crédit, plan de surendettement, etc.). Un plan de surendettement peut durer jusqu'à 7 ans, un rachat de crédit peut s'étendre sur 10-20 ans selon le type. -
Est-ce mieux de tout regrouper ou de négocier séparément ?
Cela dépend des taux, des frais, de l'état de fichage. Négocier séparément peut éviter de nouveaux frais de dossier, mais un rachat offre une mensualité unique. Comparez les coûts pour décider. -
Quels sont les frais cachés d'un rachat de crédit ?
- Frais de dossier,
- Indemnités de remboursement anticipé sur les anciens prêts,
- Frais notariés s'il y a hypothèque,
- Assurance emprunteur.
Il faut examiner le TAEG et calculer le coût total.
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Comment éviter de retomber dans l'endettement après un plan ou un rachat ?
Adopter une gestion budgétaire stricte, ne plus recourir aux crédits renouvelables, constituer une épargne de précaution. Éviter les dépenses superflues.