Rachat de crédit professionnel

Ouafâa MACHRI

Écrit par Ouafâa MACHRI

Rachat de crédit professionnel

✍ Les points à retenir

  • Fonctionnaires : Bénéficient souvent de conditions spécifiques (taux préférentiels, garanties réduites) grâce à la stabilité de l'emploi et à certains partenariats (Banque Française Mutualiste, mutuelles).
  • Professions libérales : Les banques étudient la régularité des revenus et demandent parfois plus de justificatifs (bilan, bilan comptable). Les offres peuvent inclure des solutions adaptées à l'activité indépendante.
  • Commerçants et artisans : Souvent jugés plus risqués, ils doivent présenter un historique financier solide (chiffre d'affaires, rentabilité) pour obtenir un rachat de crédits à un taux raisonnable.
  • Salariés du privé : Les critères sont classiques (contrats à durée indéterminée, revenus stables), avec des conditions dépendant du taux d'endettement et de la pérennité de l'emploi.
  • Agriculteurs et auto-entrepreneurs : Revenus variables, besoin de garanties plus importantes (assurances spécifiques, caution). Les organismes spécialisés ou un courtier peuvent mieux analyser leur situation.

Qu'est-ce qu'un rachat de crédit et pourquoi la profession compte ?

Le rachat de crédit (ou regroupement de crédits) consiste à faire racheter un ensemble de prêts (immobiliers, consommation, auto, renouvelable, découvert, etc.) par un nouveau prêteur. L'emprunteur n'a alors plus qu'une unique mensualité, souvent plus faible, en échange d'une durée plus longue et/ou d'un taux renégocié.

Pourquoi la profession est-elle importante ? Parce que les banques et organismes de regroupement évaluent le risque d'impayé via la stabilité des revenus. Un contrat stable (CDI, fonction publique, retraite confirmée) rassure, tandis qu'un CDD ou un statut d'auto-entrepreneur, jugé plus “incertain", impose parfois des conditions plus strictes ou un taux plus élevé.

Les différents statuts et leur impact sur le rachat de crédit

1. Salarié en CDI

  • Profil : Le plus courant et stable.
  • Atouts : Revenus réguliers, contrat à durée indéterminée. Banques et organismes proposent volontiers un rachat, souvent avec des taux compétitifs.
  • Attention : Justifier d'une certaine ancienneté (généralement plus de 6 mois ou 1 an en CDI) pour rassurer.

2. Travailleur en CDD ou intérimaire

  • Difficultés : Stabilité plus faible, risque de chômage, revenus variables.
  • Solutions : Certains organismes demandent un co-emprunteur (conjoint en CDI) ou une caution. Des barèmes de taux plus hauts peuvent s'appliquer.
  • Conseil : Présenter un historique de contrats successifs ou ressources annexes (épargne, etc.).

3. Fonctionnaire (État, territoriale, hospitalière)

  • Points forts : Emploi à vie, risque de chômage quasi nul, profil “premium" pour les banques.
  • Avantages : Souvent des offres dédiées ou des taux plus avantageux, conditions souples.
  • Précision : Le dossier reste à analyser (taux d'endettement, etc.), mais la fiabilité du statut facilite l'accord.

4. Indépendant, auto-entrepreneur

  • Contraintes : Revenus pouvant fluctuer, nécessité de présenter bilans (2-3 ans minimum) pour prouver la rentabilité.
  • Astuce : Mettre en avant la progression du CA, la stabilité, la gestion rigoureuse. Les organismes sont plus exigeants, car jugent ce statut à risque.
  • Taux : Peut être plus élevé si le profil est évalué comme plus incertain.

5. Retraité

  • Profil : Revenus stables via la pension.
  • Limite : Âge imposé par les banques pour la fin de remboursement (souvent 75-80 ans). L'assurance peut être plus coûteuse.
  • Avantage : Dossier souvent stable, si le taux d'endettement est convenable.

Critères généraux d'acceptation pour un rachat de crédit

Taux d'endettement et reste à vivre

Après regroupement, l'emprunteur doit retrouver un taux d'endettement sous 33-35 % (ou 40 % si revenus élevés). Le reste à vivre (argent disponible après charges) doit être suffisant pour les dépenses courantes.

Historique bancaire et stabilité des comptes

L'absence de découvert régulier, de rejet de prélèvement, de fichage FICP/FCC démontre une gestion correcte. Même un fonctionnaire ou un CDI peut être refusé si la banque constate un comportement risqué (dépenses inconsidérées, incidents répétés).

Garanties (hypothèque, caution) ou co-emprunteur

Pour un rachat immobilier (quand la part immo > 60 %), l'organisme peut exiger une hypothèque. Pour un rachat conso, une caution ou un co-emprunteur avec un statut stable peuvent être sollicités pour rassurer.

Comment adapter son rachat de crédit à sa profession ?

Négocier la durée et la mensualité en fonction de ses revenus

Un CDI (stable) ou un fonctionnaire peut demander une durée plus longue, à un taux souvent correct. Un CDD ou un indépendant devra peut-être limiter la durée pour minimiser le risque aux yeux de la banque, mais la mensualité sera plus haute.

Choisir un organisme spécialisé ou un courtier compétent

Certains établissements sont spécialisés dans des profils (fonctionnaires, indépendants). Un courtier peut orienter vers la meilleure offre selon votre statut. Il négocie le taux, la durée, etc.

Soigner son dossier et mettre en avant ses atouts professionnels

  • CDI : Justifier de son ancienneté,
  • Fonctionnaire : Attester du poste, de la stabilité,
  • Indépendant : Présenter bilans positifs, progression du CA, etc.
  • Retraité : Démontrer un revenu suffisant et un endettement gérable.

Avantages et inconvénients d'un rachat de crédit selon les professions

Salariés, indépendants, fonctionnaires : qu'est-ce qui change ?

  • Salarié en CDI : profil standard, favorable, accès plus facile à de bonnes conditions.
  • Fonctionnaire : emploi à vie, souvent un taux plus attractif, durée plus flexible.
  • CDD / intérimaire : dossier plus fragile, solutions possibles mais taux plus élevé ou garanties exigées.
  • Indépendant : doit prouver la stabilité de son activité via bilans et CA.
  • Retraité : limite d'âge pour la fin du prêt, assurance plus chère, mais revenu stable (pension).

Exemples de scénarios : Rachat de crédit selon sa profession

Cas 1 : Salarié en CDI avec prêts conso multiples

M. X, 28 ans, en CDI depuis 2 ans, cumule 3 crédits conso (auto, prêt perso, renouvelable) totalisant 25 000 €. Taux d'endettement à 40 %. Il sollicite un rachat conso sur 7 ans, ramenant sa mensualité de 600 € à 350 €. Son statut stable permet un taux compétitif.

Cas 2 : Fonctionnaire cherchant à inclure un prêt immobilier et conso

Mme Y, enseignante, possède un prêt immo (80 000 €) + 2 crédits conso (15 000 €). Elle regroupe tout en un rachat immobilier sur 15 ans. Les banques valorisent sa sécurité d'emploi, lui offrant un taux préférentiel et la possibilité d'inclure une trésorerie de 5 000 € pour des travaux.

Cas 3 : Indépendant avec revenu fluctuant

M. Z, artisan, a un CA variable selon la saison. Il a contracté plusieurs crédits conso (30 000 €). Il souhaite les fusionner sur 8 ans. Il doit présenter 3 bilans pour prouver la solidité de son activité. L'établissement impose un taux un peu plus élevé, mais la mensualité chute de 700 € à 400 €.

FAQ : Rachat de crédit selon sa profession

Les fonctionnaires ont-ils des taux plus bas que les salariés en CDI ?

Parfois, oui. Leur statut est perçu comme plus sûr, donc certains organismes proposent des offres à taux préférentiel ou frais réduits.

Un CDD peut-il obtenir un rachat de crédit ?

Oui, mais c'est plus difficile. La banque peut exiger un co-emprunteur stable ou une caution. Il faut prouver la continuité des revenus.

Les retraités sont-ils défavorisés ?

Pas forcément. Le risque de perte d'emploi n'existe pas, mais l'âge limite à la fin du prêt peut réduire la durée possible, et l'assurance peut coûter plus cher.

Les indépendants doivent-ils forcément fournir un co-emprunteur ?

Pas obligatoirement, mais ils doivent démontrer la stabilité de leur entreprise (bilans, trésorerie). Si le dossier reste fragile, l'établissement peut demander une garantie ou un co-emprunteur en CDI.

Est-ce plus facile d'obtenir un rachat en étant en CDI plutôt qu'en CDD ?

Oui, la banque préfère la stabilité d'un CDI. Un CDD doit prouver la régularité et la probabilité de renouvellements.

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