Immobilier : chute historique des ventes en 2023
La Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) a annoncé ce mardi qu'une diminution des prix est prévue en 2024. En 2023, une "chute historique" de 22% des ventes a été enregistrée, avec 875 000 transactions dans l'ancien.
Loïc Cantin, président de la Fnaim, a commenté lors d'une conférence de presse que ce marché a connu une décélération extrêmement brutale, marquant la plus forte chute des ventes depuis 50 ans. Il prévoit une continuation de cette baisse en 2024, estimée à -10%. En un an, le marché a enregistré 240 000 ventes de moins par rapport à 2022, une situation touchant pratiquement "toute la France".
Cette décélération s'explique par l'effet combiné de l'inflation, de la hausse des taux d'intérêt et des difficultés croissantes d'accès au crédit immobilier, souligne la Fnaim, rappelant que les Français ont perdu 15% de pouvoir d'achat immobilier en deux ans.
Loïc Cantin souligne que le déclencheur de cette crise a été l'augmentation rapide des taux d'intérêt, avec une capacité d'emprunt en baisse de -25% depuis janvier 2022. Il précise toutefois qu'il ne s'agit pas d'un chiffre alarmiste, mais d'une régulation, d'un réajustement peut-être nécessaire après les années fastes 2020-2022. Les ventes de confort se font plus rares, tandis que les ventes contraintes persistent, ajoute-t-il.
Une baisse de 5,7 % à Paris
Les prix sont en baisse sur la majeure partie du territoire, notamment dans les grandes villes, et particulièrement à Paris (-5,7%), où ils sont repassés sous la barre des 10 000 euros du m², ainsi qu'en banlieue parisienne (-3,6%).
Dans les dix premières villes de province, les prix ont baissé de 2,6% en un an, contre seulement -1% pour l'ensemble de la France. La Fnaim relève que les villes connaissant les plus fortes baisses sont celles qui ont connu les plus grandes hausses.
Dopés par la baisse des taux d'intérêt, les prix avaient continué d'augmenter depuis 2009. Seules exceptions, les stations de ski et balnéaires sont en hausse, de même que la majorité de la côte méditerranéenne et la Corse.
Autre constat, la pénurie de biens à vendre s'accompagne désormais d'une pénurie de biens à louer. Pour l'année 2024, la fédération anticipe une baisse des prix de -5 à -7%, qui devrait prendre le relais de la diminution des volumes, un phénomène classique dans l'immobilier.
Elle table également sur une stabilisation à 4% des taux d'intérêt au premier trimestre, ce qui devrait redonner un léger souffle au marché.