Taux immobiliers : la baisse ne suffit pas à stimuler l'engouement des acheteurs
Malgré une récente diminution des taux de crédits immobiliers, les potentiels acquéreurs restent frileux, prolongeant le délai moyen de vente des biens de 30 à 110 jours. Les écarts persistants entre les attentes des vendeurs et la capacité d'emprunt des acheteurs freinent le marché immobilier.
Après deux années de hausse liées aux politiques des banques centrales, les taux de crédits immobiliers sont en baisse ces derniers mois en Europe et aux États-Unis. Pourtant, les candidats à l'emprunt ne se précipitent pas. La durée de vente d'un bien immobilier, qui était de 30 jours en 2021 et 2022, est désormais de 90 à 110 jours, explique Cédric Redon, gérant de l'agence immobilière Nestenn à Bessancourt, près de Paris.
Les profits bancaires atteignent des sommets
Bien que les taux baissent en Allemagne et dans d'autres pays, la demande diminue en raison d'écarts de prix importants entre les attentes des vendeurs et la capacité d'emprunt des acheteurs. En France, une légère baisse des taux de crédit s'est amorcée en décembre, selon l'Observatoire Crédit Logement / CSA.
Baisse sous 10 milliards d'euros
La production de nouveaux crédits à l'habitat est passée sous les 10 milliards d'euros mensuels depuis l'été dernier, selon la Banque de France, une première depuis début 2016. Certains constatent une baisse encore plus marquée en début d'année. Le Crédit Mutuel de Bretagne a octroyé 30% de crédits en moins en février par rapport à l'année précédente.
Attention aux taux variables
En Espagne, l'envolée des taux a fait chuter de près de 20% le nombre de prêts immobiliers octroyés l'an dernier. Aux États-Unis, le nombre de reventes d'appartements et de maisons a atteint son plus bas niveau en 2023 depuis près de 30 ans. La brusque montée des taux a également touché les ménages endettés à taux variables, notamment au Royaume-Uni, en Suède, en Espagne, et en Italie. Certains gouvernements ont réagi pour limiter les défauts, comme la Pologne avec un moratoire sur les mensualités des crédits immobiliers dès l'été 2022.