Airbnb : vous auriez pu être le voisin de la famille Trump
Selon un article du New-York Times, un appartement de la Trump Tower, un des buildings les plus sécurisés de New-York, a été mis en location sur le site Airbnb depuis septembre 2016. La nuit est comprise entre 300 dollars (283 euros) et 450 dollars (424 euros).
Trump Tower sur la 5e Avenue à NYC
En un clic, devenez le voisin de la famille Trump pour 424 euros maximum par nuit via le site Airbnb. Un appartement de la résidence initiale de l'actuel président des Etats-Unis est disponible à la location depuis septembre 2016.
Le locataire entendait les manifestations
"Pour être honnête, c'était surréaliste. C'était une expérience très intéressante" témoigne Mike Lamb, un ingénieur anglais ayant loué l'appartement en décembre. Une vue imprenable sur Manhattan, de beaux volumes, ce bien a obtenu 5 étoiles sur 5 en note sur le site Airbnb.
Certains locataires interviewés par le New-York Times ont parlé de protestations à l'extérieur de l'immeuble avant l'élection de Donald Trump : "On peut les entendre crier jusque très haut dans le bâtiment. Je me souviens m'être assit sur le lit en pensant "si je peux les entendre, je me demande si lui [Trump] aussi peut les entendre"" explique M. Lamb.
Une location illégale ?
Idéalement situé entre Central Parc et le Rockefeller Center, l'immeuble est l'un des plus sécurisé de la ville, voir du monde. Les locataires de l'appartement n'avaient pourtant qu'à se plier à un contrôle approfondi par les services secrets pour entrer dans le bâtiment.
La législation de l'Etat interdit la location de la plupart des appartements de New-York de moins de 30 jours si le propriétaire n'est pas présent. Or, l'appartement de la Trump Tower a été entièrement mis en location et l'annonce stipulait que l'on pouvait le louer pour une durée minimum de 3 nuits.
Le New-York Times avait ainsi contacté la propriétaire pour une location et celle-ci leur avait dit de ne pas évoquer Airbnb aux agents de sécurité : "Pouvez-vous ne pas dire aux agents de l'immeuble que c'est Airbnb mais plutôt que vous venez me rendre visite" a écrit Mme Yelagina, la propriétaire. Une fois au courant que le locataire était un journaliste, la propriétaire a annulé la réservation.
Bien que loué jusqu'au mois de mai prochain, l'appartement a été retiré du site Airbnb après que le New-York Times lui ait demandé des explications. L'entreprise a avoué que c'était la première fois qu'un bien où réside la famille du président était mis en location sur leur plateforme : "c'est évidemment une situation unique, donc nous avons retiré cette annonce de notre plateforme" a annoncé Nick Papas, porte-parole d'Airbnb.
Une telle location est interdite par la copropriété de l'immeuble. Le bureau du Maire en charge de l'application des lois fédérales va ouvrir une enquête sur l'annonce d'Airbnb.
La sécurité remise en cause ?
Sans énoncer clairement "Trump Tower", l'annonce stipulait que les futurs locataires devaient faire preuve de « neutralité » en termes d'opinion politique car c'était un "bâtiment spécial". Certains locataires ont été surpris quand l'hôtesse leur a envoyé l'adresse : "j'ai appelé l'hôtesse après qu'elle m'ait donné l'adresse pour lui dire que je ne trouvais pas, je ne voyais que la Trump Tower. Elle m'a répondu que l'appartement était dedans" explique Nico Voigtländer, un professeur en collaboration à l'Université de Californie.
A l'entrée, le service de sécurité du bâtiment est comparé à celui d'un aéroport par M. Lamb, mais "dès lors que l'on passe la sécurité pour la première fois, vous ne remarquez même plus les services secrets, ils ne posent plus de questions" explique un étudiant mexicain qui a lui aussi résidé dans l'appartement. La clé est à récupérer sans même rencontrer l'hôtesse. Une façon de faire qui pose la question de la sécurité du bâtiment alors que l'appartement a été loué avant, pendant la campagne de Trump et après son élection.
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