Pourquoi l'Allemagne prend la défense du billet de 500 euros ?

Hugo Eugene 09 Mars 2016 15:06

La banque centrale allemande a critiqué la volonté de la Banque centrale européenne de supprimer le billet de 500 euros. Elle rejette les arguments selon lesquels il facilite le financement du terrorisme international.

Pourquoi l'Allemagne prend la défense du billet de 500 euros ?La BCE ne veut plus de billets mauves, l'Allemagne veut le défendre

Le billet de 500 euros ne facilite pas le financement du terrorisme selon la Bundesbank. La banque centrale allemande a pris la défense du billet mauve face à la volonté de la Banque centrale européenne (BCE) de le supprimer. Elle défend également une habitude allemande et assure que son retrait de la circulation reviendrait à retirer un peu de "liberté" aux citoyens.

Le mois dernier, la BCE envisageait l'abandon du billet de 500 euros. Elle expliquait que sa valeur faciale, (plus de cinq fois supérieure à celle de la plus haute dénomination des billets américains, le billet de 100 dollars), permettait aux criminels de transporter facilement de grosses sommes d'argent.

>> Lire aussi : Le nombre de faux billets saisis en nette augmentation sur l'année 2015

Une sorte de passerelle à l'argent sale, pointée du doigt par les plans d'action de lutte contre le financement du terrorisme par l'Union européenne. Mi-février, Mario Draghi, le président de la BCE, étudiait la possibilité d'éradiquer le billet en rose.

Un billet de plus en plus perçu comme un outil pour des activités illégales

Mario Draghi, président de la BCE

"La liberté meurt toujours à petit feu"

Une affirmation qui laisse dubitatif Carl-Ludwig Thiele, membre du directoire de la Bundesbank. "J'ai des doutes sur le fait que des terroristes ou d'autres criminels pourraient être empêchés de commettre des actes illégaux en plafonnant l'argent liquide ou en supprimant les dénominations les plus élevées", a-t-il déclaré, lors d'une conférence tenue à la London School of Economics.

"Il faut aussi se poser la question des idées sur les lesquelles s'appuient ce genre de propositions : les citoyens ne doivent pas faire l'objet d'une suspicion permanente", a-t-il ajouté. "Si on commence à remettre en cause ce genre de règles fondamentales, il faut prendre garde aux risques et aux conséquences, et garder à l'esprit le fait que la liberté meurt toujours à petit feu".

82% de transactions liquide en Allemagne

L'Allemagne, qui disposait d'un billet de 1000 deutschemarks (soit 500 euros) avant le passage à l'euro, fait savoir son mécontentement. Ses consommateurs restent très attachés aux paiements en liquide, et même si l'usage des cartes de paiement se répand en Allemagne, il demeure beaucoup plus limité qu'ailleurs en zone euro. Selon les dernières données de la Federal reserve bank de Boston, 82% des transactions dans le commerce de détail se faisaient en liquide en Allemagne contre 56% en France, 65% en Autriche et 46% aux Etats-Unis.

Certains observateurs soupçonnent même une volonté de la BCE de décourager les épargnants de conserver des sommes importantes en liquide au moment où sa politique monétaire peine à relancer le crédit à la consommation.

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