APL : 30% des bénéficiaires touchent un montant supérieur à leur loyer

Hugo Eugene 25 Janvier 2017 11:11

François Pupponi, député-maire de Sarcelles, vient de publier un rapport accablant sur le calcul de l'Aide personnalisée au logement (APL). Il affirme que le gouvernement ignore "volontairement" les chiffres soulignés.

APL : 30% des bénéficiaires touchent un montant supérieur à leur loyer30% des bénéficiaires des APL touchent davantage que le loyer qu'ils paient

C'est un coup de pied dans la fourmilière. Dans son dernier rapport parlementaire sur les aides au logement, François Pupponi, député socialiste et président de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), affirme à BFM Business que trois bénéficiaires des Aides personnalisées au logement (APL) sur dix touchent une allocation d'un montant supérieur à celui de leur loyer.

Le gouvernement ignore volontairement une découverte qui devrait l'alerter

François Pupponi, député socialiste

Au printemps dernier déjà, François Pupponi recommandait sans succès une grande réforme des APL pour endiguer ce qu'il ne considère pas comme une fraude massive, mais plutôt comme une erreur dans le système de calcul de la fameuse allocation. En effet, celle-ci permet de financer jusqu'à 95% du loyer en prenant en compte son montant, les revenus et la composition familiale. C'est là qu'intervient le "forfait charges", la goutte d'eau d'environ 50 euros (les charges n'étant pas les mêmes partout, certaines sont plus élevées) qui fait déborder le vase.

Les APL, un coût de gestion de 800 millions d'euros par an

"Concrètement, certains foyers peuvent, dans certaines villes, ne plus payer de loyer, alors que d'autres, à revenus et situations familiales égaux, continuent à payer eux-mêmes au moins partiellement", explique le député-maire de Sarcelles (95), pointant du doigt les zones non tendues pour dénoncer l'inégalité de ce système et son coût : "sur les 20 milliards d'euros d'APL versés chaque année, sans doute plusieurs milliards, nous dit-il, couvrent la totalité des loyers de certains bénéficiaires".

Si ce sujet revient sur le devant de la scène, il ne devrait pas y rester pour longtemps. Lors du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, son ministre du Logement, Benoist Apparu, avait déjà souligné ce problème, en vain. Aujourd'hui, François Pupponi ne se fait guère plus d'illusions et concède qu'une réforme prenant en compte ce fameux "forfait charges" pour la réévaluation des APL ne pourrait pas passer, car elle entraverait le financement des plus pauvres.

Il en profite également pour rappeler que les APL financent également, mais indirectement les bailleurs sociaux, ces derniers n'ayant alors aucun intérêt à ce que l'Etat réduise le flux. Si cette information fait donc l'effet d'un coup d'épée dans l'eau, le remous créé agite une étendue d'eau conséquente puisque "le coût de gestion des APL par la CAF est de 800 millions d'euros par an", lâche François Pupponi.

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