L' Apple Pay arrive en France en juillet
Le groupe BPCE va proposer dès le mois de juillet le moyen de paiement mobile d'Apple. Cette nouveauté sera distribuée dans ses deux réseaux bancaires, Banque populaire et Caisse d'épargne.
L'Apple Pay sera disponible en France et en Suisse à partir du mois de juillet
La nouvelle est tombée hier lors de la conférence annuelle des développeurs d'Apple (WWDC) à San Francisco. L'Apple Pay sera disponible en France et en Suisse à partir du mois de juillet. Le groupe BPCE est le premier groupe bancaire français à avoir conclu ses négociations avec l'entreprise américaine. Apple a aussi annoncé avoir convaincu Carrefour Banque d'adopter l'Apple Pay, tout comme l'opérateur Orange par l'intermédiaire de son application Orange Cash.
Les clients du groupe BPCE pourront désormais régler leurs achats chez tous les commerçants équipés d'un terminal de paiement NFC (Near Fiel Communication). Les conditions : détenir une carte Visa, un iPhone 6b, ou une de ses variantes, ou une Apple Watch. Il faudra également télécharger l'application Apple Pay et enregistrer ses coordonnées bancaires. Pour payer, Il suffira d'approcher le mobile près du terminal sans contact, une fois l'empreinte digitale reconnue par le capteur biométrique du téléphone.
Petite nouveauté : cette solution de paiement mobile pourra également être utilisée pour les paiements en ligne. Il faudra être propriétaire d'un iPad R2, d'un iPad mini 3, mini 4 ou d'un iPad pro. Un bouton Apple Pay fera son apparition sur les sites des e-commerçants.
Un séisme pour le secteur bancaire ?
Ce lancement de l'Apple Pay par le groupe bancaire BPCE "est un gros choc pour le secteur bancaire en France", estime un professionnel du secteur. En effet, jusqu'ici Apple devait faire face à des banques unies, mais avec cette arrivée la firme à la pomme s'offre une ouverture dans le secteur et il est probable que d'autres banques suivent dans les mois à venir.
En Australie, l'Apple Pay a été adopté par ANZ fin avril et depuis, les autres banques ont entamé des discussions avec Apple. Le lancement de ce moyen de paiement aurait entrainé une hausse de 20% des demandes d'ouverture de comptes et de carte de crédit auprès de la plus petite banque du pays.
"Collectivement, les banques n'ont pas intérêt à aider Apple à se développer car elles risquent de se faire voler la relation client. Mais celle qui est la première à se lancer dispose d'un avantage compétitif immédiat. Or la concurrence entre acteurs bancaires est plus tangible que la menace de nouveaux entrants comme Apple", explique un consultant spécialiste des moyens de paiements.
Le groupe américain se réserverait près de la moitié de la rémunération que la banque du client perçoit sous forme de commission d'interchange pour une transaction moyenne. Ainsi, Apple gagne près de 5 centimes pour un achat de 50 euros. Ce montant serait fixe, une aubaine pour la firme implantée à Cupertino lors de petits achats.
Un concurrent de poids pour le réseau de paiement français
Le réseau domestique (GIE Cartes Bancaires) traite jusqu'ici les flux de paiement par carte en France, mais l'arrivée de l'Apple Pay sonne comme un coup dur. Avec le nouveau règlement européen permettant aux commerçants de choisir à qui ils confient le traitement de leur flux, les transactions par Apple Pay, clients de BPCE, seront directement traités par Visa, tandis que ceux de Carrefour Banque passeront par Mastercard.
Le GIE CB doit encore trouver une solution technique pour Apple Pay cet été, pour un déploiement commercial l'automne prochain. Certaines banques pourraient donc attendre ce moment pour adopter Apple Pay en privilégiant le réseau domestique.