L'arrivée d'une nouvelle vague de banques mobiles en Europe
Les start-up proposant des services financiers sur smartphones commencent leur transformation et deviennent de plus en plus des banques à part entière. Symbole de cette tendance, la fintech britannique Mondo est la dernière en date à avoir obtenu sa licence bancaire.
Ces start-up ont désormais les dents longues et veulent devenir des banques indépendantes.
Ces start-up bancaires viennent bousculer le marché, avec leurs services offerts sur des applications mobiles. Il est désormais courant de pouvoir ouvrir un compte en quelques minutes à des frais souvent réduits, mais aussi faire un virement en quelques secondes.
La start-up Mondo se détermine comme une banque pour "ceux qui vivent sur leur smartphone" et qui "ne voient pas l'intérêt des agences ou des chéquiers". Elle vient d'obtenir sa licence bancaire, il y a quelques jours, et est donc devenu une banque à part entière sur le marché. Elle prend le chemin tracé par les start-up britannique Atom, Tandem ou encore Starling Bank.
Outre le Royaume-Uni, l'Allemagne a également vu se développer Fidor mais aussi Number26, renommée aujourd'hui N26, devenue une banque à la fin du mois de juillet. Cette dernière a décidé son émancipation alors qu'elle travaillait jusqu'alors avec un partenaire bancaire, forte de ses 200.000 clients revendiqués.
Un modèle proposant une offre simplifiée pour les jeunes actifs européens
L'essor de cette nouvelle vague sur l'Europe repose sur un modèle simple. Ces start-up proposent des offres simplifiées sur une application mobile comme unique interface, accessible aux utilisateurs quand ils le souhaitent. Le public recherché est davantage les jeunes actifs européens. "Il va y avoir une concurrence extrêmement accrue, notamment sur la clientèle de jeunes actifs", annonce aux Echos, Thierry Mennesson, associé du cabinet Olivier Wyman.
Ces start-up ont désormais les dents longues et veulent devenir des banques indépendantes, capables de se faire une place sur le marché bancaire. Le vrai défi accompagnant cette volonté est la capacité d'atteindre des objectifs élevés en termes de nombre de clients.
Le principal risque est que le public visé, les jeunes actifs européens, pourraient, à terme, tourner le dos à ces banques 100% digitales. "La simplicité de l'offre correspond à leurs attentes" assure Thierry Mennesson, mais dans le temps, avec l'évolution de leurs vies professionnelle et personnelle, ces jeunes auront "des besoins auxquels ces banques ne répondent pas encore". On pense ici notamment aux crédits immobiliers.
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Lever des fonds ou être racheter par un grand groupe du secteur ?
"Le modèle de départ n'est pas pérenne ni porteur de rentabilité. Pour les banques mobiles, le challenge sera de faire évoluer ce modèle", prévient, toujours aux Echos, Bruno de Saint-Florent, autre associé du cabinet Olivier Wyman. Ce défi est d'autant plus compliqué que les taux bas actuels ne favorisent pas les bénéfices issus des dépôts et des paiements, source de revenus essentielle de ces banques. La seule solution pour elles : réaliser d'importantes levées de fonds. C'est le cas de Starling Bank, qui en janvier 2016, a levé 48 millions de livres sterling (environ 56 millions d'euros).
Par ailleurs, d'autres acteurs cherchent à se rattacher à un grand groupe bancaire. "Au final ces banques font progresser la réflexion sur le service bancaire, servant ainsi virtuellement de R&D pour les grands acteurs : elles testent de nouvelles approches puis risquent ensuite d'être rachetées", analyse Thierry Mennesson. C'est dans ce cadre que le groupe français BPCE a récemment racheté Fidor, basée en Allemagne, forte de ses 125.000 clients directs. "Les compétences technologiques de Fidor doivent permettre aux Caisses d'Epargne et aux Banques Populaires d'accélérer leur transformation digitale", précisait François Pérol, président du directoire du Groupe BPCE, en juillet aux Echos.
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