En Asie, des logements de 2 m² pour les plus pauvres
Avec la hausse des prix de l'immobilier dans les grandes villes asiatiques, de plus en plus de citadins s'exilent en périphérie, ou se logent dans de micro-maisons.
Thanh NGUYEN / AFP
Dormir et vivre dans des habitations ultra confinées : c'est le sacrifice que sont prêts à réaliser certains habitants les plus démunis de Ho-Chi-Minh-ville. Dans le centre-ville de la capitale économique du Viêtnam, il faut compter environ 18.000 euros du mètre carré pour se loger, ce qui chasse les plus pauvres vers les périphéries. Pham Quoc Cong, explique à l'AFP qu'il vaut mieux, pour lui, rester dans le centre-ville car il peut facilement trouver un travail. Il vit avec six autres membres de sa famille dans une chambre de 2 m², remplie de jouets pour enfants, de lits superposés, d'un frigo et d'objets de la vie quotidienne. Il préfère dormir à l'extérieur, sur un transat, pour ne pas encombrer plus. « C'est très difficile de trouver un endroit sec pendant la saison des pluies » rajoute l'homme de 49 ans.
« Plutôt mourir »
Ces habitations sont aujourd'hui entourées de grandes parcelles de logements modernes ou cachées derrière les étals de restaurants de rue. Certaines d'entre elles datent même de l'époque de la colonisation française. Selon Mel Schenck, qui étudie l'architecture de la ville, ces « micromaisons pittoresques » sont destinées à disparaitre au profit d'immeubles de luxe. Ce qui inquiète certains habitants comme Nguyen Van Truong, 62 ans, qui explique à l'AFP : « je ne pense pas que nous obtiendrons une compensation très importante en cas d'expulsion ». Il ajoute qu'il préfèrerait même mourir plutôt que d'être forcé à quitter ce lieu.
Le Viêtnam n'est pas le seul pays en Asie concerné par le mal-logement. A Hong-Kong, l'espace manque et se loger est un défi. Le mètre carré atteint en moyenne plus de 13.000 euros, c'est l'une des villes où les prix de l'immobilier sont les plus élevés au monde. Certains propriétaires mal intentionnés divisent illégalement leurs appartements à l'aide de planches de bois, en une dizaine d'espaces qu'ils louent à différentes personnes : on les appelle les « cabines-cercueils ».
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