Assurance emprunteur : la délégation encore peu connue des Français
Deux études de professionnels du secteur pointent la méconnaissance des Français au sujet de la loi Hamon, un peu plus d'un an après son entrée en vigueur. Mais le marché de l'assurance emprunteur devrait réellement s'activer cet automne.
Selon une étude du site Le-Partenaire.fr, 63 % des personnes interrogées ne connaissent pas la loi Hamon ni ses intentions.
"Dans plus de deux cas sur trois, les consommateurs français reconnaissent ne jamais avoir entendu parler de la loi Lagarde et de la loi Hamon". Ce chiffre tiré de l'étude de MetLife*, dévoilée lundi 24 août, illustre bien le manque de notoriété de la délégation d'assurance emprunteur.
Certes, plusieurs assureurs affirment avoir connu un regain d'activité depuis la promulgation de la loi Hamon, il y a un an. Chez MetLife, le volume d'affaires nouvelles en assurance emprunteur individuelle a bondi de 50 % en juin dernier, par rapport à juin 2014. Mais le marché est encore loin d'avoir montré tout son potentiel, et la part de délégation reste faible.
"Malgré l'augmentation forte de notre activité depuis plusieurs mois, nous constatons que les dispositions Hamon semblent davantage avoir mobilisé les professionnels du secteur banque et assurance que les consommateurs eux-mêmes", avoue Joël Farré, Directeur général de MetLife France.
Seuls 3 emprunteurs sur 10 changent d'assureur
Une autre étude du site de services immobiliers Le-Partenaire.fr **, rendue publique le 19 août, le confirme : à peine 3 emprunteurs sur 10 font appel à un assureur autre que celui de l'établissement prêteur. Pour le site, le constat est clair : "la loi consommation (loi Hamon, ndlr) n'est toujours pas implantée dans l'esprit des personnes". En effet, selon l'étude, 63 % des sondés ne connaissent pas la loi ni ses intentions.
Le résultat est à peu près identique dans l'étude de MetLife : plus de la moitié (53 %) des personnes interrogées n'ont pas encore conscience qu'elles peuvent changer d'assurance emprunteur, même si elles ont déjà souscrit un contrat d'assurance de prêt auprès de leur établissement bancaire.
Des différences de coût allant jusqu'à 70 %
Pis, presque trois quarts des répondants avouent ne jamais avoir pensé à changer d'assurance emprunteur ! Pourtant, la délégation d'assurance permet de faire des économies allant jusqu'à 70 %, rappelle le site Le-Partenaire.fr.
Et justement, l'argument économique apparaît comme la principale motivation des sondés. L'étude de MetLife souligne que dans 54 % des cas, les consommateurs estiment que le coût de l'assurance est décisif pour résilier leur contrat, tandis que dans 38 % des cas, c'est la possibilité d'obtenir de meilleures garanties qui justifierait la délégation.
Encore ronronnant, le marché devrait bientôt connaître un véritable coup de fouet. À partir du 1er octobre prochain, les banques auront l'obligation de remettre aux emprunteurs une "fiche standardisée d'information" (FSI).
Elle devra indiquer le coût total de l'assurance, les garanties exigées par le prêteur ainsi que les conditions de couverture que le contrat devra respecter. Une mesure qui marquera le début, le vrai, de la mise en concurrence sur le marché de l'assurance emprunteur.
*Étude réalisée par Toluna le 22 juillet 2015 auprès de 1.000 consommateurs.
**Étude réalisée par mail et téléphone auprès de 1 278 personnes du 17 au 28 juillet 2015.