Assurance emprunteur : la fin du questionnaire de santé entraîne une flambée des prix
Alors que les questionnaires de santé ont été supprimés pour les emprunts de moins de 200 000 euros et avec un remboursement total qui intervient avant 60 ans, les prix, eux, grimpent fortement. Explications.
Depuis juin, la suppression du questionnaire de santé permet à nouveau aux personnes ayant été malade d'accéder à la propriété. Une évolution largement saluée, mais qui, hélas, a des conséquences directes sur les prix.
Pour rappel, l'assurance emprunteur est obligatoire lors d'un crédit et couvre différents risques tels que le décès, l'invalidité ou la maladie. Elle est censée protéger à la fois l'emprunteur et la banque d'un défaut de remboursement.
Depuis la loi Lemoine, effective depuis le 1er juin, plus besoin de remplir un questionnaire de santé pour les emprunts de moins de 200 000 euros remboursés avant 60 ans. Une aubaine pour les personnes ayant été malades et jusque-là exclues de l'accès à la propriété.
Une augmentation spectaculaire des tarifs
Oui mais voilà, en assurant des personnes auparavant exclues ou avec des dossiers acceptés moyennant une surprime, les assureurs estiment qu'ils prennent un risque supplémentaire et difficilement quantifiable.
Résultat, certaines compagnies ont choisi d'augmenter les prix. Selon une étude du cabinet Vertone (qui a comparé 1700 tarifs d'assureurs après le passage de la loi), les tarifs appliqués aux emprunteurs qui échappent au questionnaire de santé ont bondi de 49 % en moyenne, avec de très fortes disparités.
Le changement à tout moment fait son effet
Autre évolution notable de la législation en ce qui concerne l'assurance emprunteur, les emprunteurs sont désormais autorisés à changer d'assurance n'importe quand et plus seulement au cours de la première année ou à la date anniversaire du contrat.
Selon les experts du secteur, les demandes explosent, dans un marché encore contrôlé à 85 % par les banques. Bonne nouvelle cependant, elles semblent jouer le jeu ce qui peut parfois se traduire par des dizaines de milliers d'euros d'économies pour les consommateurs.