Assurance vie : l'AFER appelle les épargnants à diversifier leurs investissements
Alors que plusieurs grandes firmes remettent en cause le fonds en euros, l'AFER a appelé les épargnants à diversifier leurs investissements.
Lors de son assemblée annuelle, l'AFER a tenu à faire passer un message aux épargnants
Ce n'est pas nouveau, l'Assurance vie est l'un des produits les plus prisés par les Français. Alors qu'un livret d'épargne comme le livret A est actuellement très peu rémunérateur (taux gelé à 0,75 %), certains choisissent de se tourner vers l'Assurance vie pour s'assurer des revenus plus importants.
Problème, la conjoncture actuelle de taux bas entraîne une baisse de la rentabilité sur le fonds euros. Dans ce contexte, de nombreuses compagnies commencent à limiter l'accès à ce type de placement. Lors de son assemblée annuelle, l'AFER (Association Française d'Épargne et de Retraite) a donc tenu à prévenir les épargnants.
La sécurité n'est plus rémunératrice
Ainsi, l'association qui regroupe 800 000 épargnants et pèse 56 milliards d'euros en assurance vie, a voulu faire passer un message clair. Gérard Bekerman, le président de l'AFER, a ainsi expliqué que « la sécurité ne rémunère plus, la garantie rémunère mal. Il faut s'ouvrir ».
Même si la première partie du message est clairement destinée aux épargnants, Gérard Bekerman n'a pas oublié pour autant, le rôle fondamental que les compagnies distributrices d'Assurance vie ont à jouer dans ce nécessaire changement de mentalité : “ce n'est pas par la contrainte, mais dans le respect de la liberté des épargnants, qu'on pourra faire aboutir les choses", a-t-il notamment précisé.
#GérardBekerman : "Ce n'est pas par la contrainte mais dans le respect de la #liberté que nous arriverons à faire bouger les choses".#AssisesAfer #épargne
- Afer (@afer_asso) 28 octobre 2019
Par ces mots, il invite donc les distributeurs à prendre leurs responsabilités, c'est-à-dire à pousser les épargnants à diversifier leurs placements tout en jouant leur rôle en matière de conseil et d'étude du profil de l'épargnant.
Une nouvelle gamme de produits encadrée par la Loi PACTE
Selon l'AFER, la transition se fera donc par une prise de risque plus importante dans un contexte de taux bas durable.
Dans ce sens, le gouvernement ne devrait pas rester spectateur. Présente lors de l'assemblée, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie a également abondé dans le sens de l'association : “Un épargnant qui cherche davantage de rentabilité doit accepter d'avoir moins de garanties ou d'investir à plus long terme".
@AgnesRunacher : "La transformation du fonds euros ne doit ni être trop brutale, ni trop rapide. Mais un épargnant qui cherche davantage de rentabilité doit accepter d'avoir moins de garanties ou d'investir à plus long terme" #assurancevie #assisesAfer @afer_asso pic.twitter.com/kBGeUjdYSb
- Aurore Barlier (@AuroreBarlier) 28 octobre 2019
Par ailleurs, Agnès Pannier-Runacher en a profité pour présenter, lors de la conférence, la nouvelle gamme de produits et de solutions créée par la loi Pacte. Elle comprendra entre autres un nouveau fonds euro-croissance, des supports diversifiés et un nouveau plan d'épargne-retraite.
Des épargnants attachés au fonds en euros
Malgré ces annonces, un problème demeure pourtant : les Français sont très attachés au fonds euros. À l'instar de Bruno Le Maire, quelques jours auparavant, le président de l'AFER et la secrétaire d'État ont ainsi dû réaffirmer que le fonds euros traditionnel ne disparaîtrait pas. Preuve que les assureurs ont encore beaucoup de travail à effectuer pour convaincre les épargnants.
Agnès Pannier-Runacher a ainsi expliqué que malgré une baisse de la rémunération, le fonds en euros pourra « encore délivrer des rendements positifs » grâce aux actifs détenus depuis longtemps par les assureurs et qui rémunèrent toujours à des taux avantageux, ce qui compense les placements à taux négatifs.
Par ailleurs, Gérard Bekerman a également rappelé que les taux devraient bien finir par remonter : « Je suis convaincu que la situation est réversible [...] Nous ne sommes pas condamnés à vivre avec des taux négatifs », explique-t-il notamment. Une déclaration par forcément en phase avec les prédictions récentes et qui prouve que la question du fonds euros est encore loin d'être tranchée...