Quel avenir pour les nouvelles solutions de paiement ?
Depuis quelques temps, les consommateurs voient émerger de nouveaux moyens de paiement tous plus originaux les uns que les autres. A l'occasion du Payforum, salon de la monétique et des moyens de paiement, les professionnels du secteur s'interrogent sur les facteurs nécessaires au bon développement et à la longévité de ces solutions.
Le Payforum, salon de la monétique et des moyens de paiement, se tient les 16 et 17 mars à la Défense.
Sans les mains, avec la voix, son iris ou son empreinte digitale... Les moyens de paiement sont de plus en plus nombreux à voir le jour. De quoi semer le trouble et la confusion chez les consommateurs. Les 16 et 17 mars, se tient à la Défense, dans l'Ouest parisien, le Payforum, salon professionnel de la monétique et des moyens de paiement. L'opportunité pour les acteurs de ce marché très spécifique d'échanger sur la durée de vie et la pertinence de toutes ces formes de règlement.
Parmi ces nouvelles solutions, la biométrie. Rare sont ceux qui n'ont pas entendu parler de cette nouvelle technologie, depuis un moment déjà sur le devant de la scène en matière de paiement. Elle permet de prouver que l'utilisateur du moyen de paiement est bien celui qu'il prétend être.
En d'autres termes, d'authentifier son identité. Les enjeux d'une telle technologie sont importants selon Romain Meggle, Chef de marché d'innovation direction de développement au GIE (groupement d'intérêt économique) Cartes Bancaires CB. En effet, la société, qui recense 11 milliards d'opérations en 2015 parmi les porteurs CB, entend à terme remplacer les codes pin et les mots de passe "de façon simple et sécurisée".
Les consommateurs sont-ils prêts à accepter ces solutions de paiement ?
Un moyen aussi de faire face au vieillissement de la population "qui n'aura plus à se souvenir de tous ces codes", rapporte Romain Meggle. D'une manière générale, la biométrie est bien acceptée par les consommateurs, soutient ce dernier avant d'ajouter que "51% des porteurs CB seraient intéressés pour remplacer leur code pin par la lecture d'empreinte digitale".
Pourtant, à force de nouveaux moyens de paiement, toujours plus insolites et innovants, il existe un réel risque de "dispersion de solutions de paiement", prévient Romain Meggle. "Il y a une confusion des porteurs. Pendant vingt ans si on vous dit : insérez votre carte et tapez votre pin, ce n'est pas évident de se défaire de cette habitude", explique le chef de marché Innovation au GIE Cartes Bancaires CB.
Pour être"successful", le moyen de paiement doit être accepté
Serge Barbe, Vice-président chez Gemalto
Ce point de vue est partagé par beaucoup de professionnels du secteur qui gardent en tête les nombreuses solutions de paiement ayant vite disparu. "Pour fonctionner, il faut que l'usage soit proche des habitudes du consommateur", souligne Serge Barbe, Vice-président de Gemalto, société spécialisée dans la sécurité numérique.
"Une stratégie interbancaire" pour réunifier les moyens de paiement
Un autre frein majeur au développement des moyens de paiement est de savoir s'il existe un terminal capable de l'accepter. Ainsi, le GIE Carte bancaire CB souhaiterait lancer prochainement une "stratégie interbancaire". Un dispositif capable de mettre tous les établissements bancaires d'accord sur un nouveau mode de règlement.
On surfe sur les déploiements en cours
Romain Meggle, Chef de marché innovation, direction de développement au GIE Cartes Bancaires CB.
"L'objectif est de ne pas induire de nouveaux déploiements. Le dispositif doit être compatible avec le parc existant", explique Romain Meggle. Le principe serait donc d'utiliser le sans-contact, une technologie déjà utilisée et qui ne demanderait pas de lourds aménagements ou la biométrie mobile (empreinte digitale).
Bilan sur l'état de l'art du #PaiementMobile : aucune technologie ne s'est réellement imposée.... #PayForum pic.twitter.com/7aEmbcOBTf
- Cédric TUMMINELLO (@ctumminello) 16 mars 2016
"On imagine que de plus en plus de téléphones mobiles en seront équipés. Nous ne voulons pas développer de nouvel objet, c'est très compliqué à faire adopter. Du coup on surfe sur les déploiements en cours", rapporte le représentant du GIE Carte Bancaires CB. Le groupe, qui a pour vocation "d'accompagner les banques plutôt que de les restreindre", entend mettre en place une phase de test et travailler avec la CNIL (Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés) sur les questions de sécurité.