Bangladesh : Piratée, la banque centrale cherche son argent
En mai dernier, la banque centrale du Bangladesh était victime d'une cyberattaque très bien coordonnée qui lui avait fait perdre plus de 80 millions de dollars. Elle vient d'en retrouver une partie.
La Banque centrale est victime au printemps 2016 d'un piratage informatique. Crédits @Wikipédia
Petit à petit, les morceaux se recollent. Victime d'un piratage informatique au printemps dernier, la banque centrale du Bangladesh tente de retrouver les 81 millions de dollars qu'on lui a dérobé. Selon les informations données par deux responsables de l'institution, une coopération est actuellement en cours avec les Philippines, plus à l'est, où s'est perdu la trace de l'argent volé.
C'est à travers le réseau Swift (Society for worldwide interbank financial telecommunication), dont le rôle est de veiller au bon déroulement des transactions entre des milliers d'institutions bancaires dans le monde, que s'est déroulée la cyberattaque au mois de mai dernier.
En fouillant un peu, les experts en charge de l'affaire, qui ont décrit une attaque "très bien préparée" ont émis un détail troublant : les assaillants savaient très bien comment fonctionne Swift Alliance Access, le logiciel chargée de la liaison avec les banques. Difficile alors de se fier à des traces puisque les archives de Swift ont été nettoyées et les confirmations automatiques de virement annulées.
Un butin qui aurait pu être 10 fois plus gros
Seul indice exploité par les autorités, les casinos philippins, réputés pour le blanchiment d'argent, où les fonds dérobés ont transité après avoir été extrait des comptes de la banque centrale par quatre ordres de virement différents. La capitale de l'archipel, qui a gelé certains avoirs, devrait adresser un premier versement de 15,25 millions de dollars au Bangladesh, alors que le double devrait être rendu, selon nos confrères de Numerama.
Cela se complique pour les 51 millions de dollars restants. Pour l'heure, personne ne sait si la somme a été retrouvée et gelée par les autorités comme à Manille, ou si sa trace a bel et bien été tout simplement perdue. Néanmoins, cela aurait pu être pire pour la banque centrale du Bangladesh. En effet, la cyberattaque visait, au départ, un volume de 800 millions de dollars, mais les ordres ont pu être annulés au dernier moment.
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