Banque en ligne : Boursorama mise sur la gratuité, et ça paye
Face à la concurrence des néo-banques, Boursorama mise sur une stratégie agressive en ce qui concerne la conquête de clients. Une tactique payante mais pas sans risques.
Boursorama a franchi le seuil des 2 millions de clients en France
La concurrence est féroce et la guerre fait rage entre les établissements bancaires. Depuis quelques années, la liste des banques en ligne ne cesse de s'allonger. Elles doivent, en plus, composer avec l'arrivée de nombreuses néo-banques comme N26 ou Revolut.
Dans cette « jungle bancaire », Boursorama tente de s'imposer comme la meilleure banque en ligne. Il y a quelques jours, le Directeur Général de Boursorama, Benoît Grisoni, confiait à BoursedesCrédits, que la filiale de la Société Générale venait d'atteindre la barre des 2 millions de clients avec un an d'avance. Elle vise désormais le seuil des 3 millions de clients en 2021. Pour cela, Boursorama mise sur la gratuité, au risque de perdre en rentabilité...
Une gamme de produits qui séduit les clients
Ainsi, afin d'être en phase avec ses objectifs clients, Boursorama n'hésite pas à proposer une gamme de produits bien en dessous des tarifs de ses concurrents. La carte Ultim est particulièrement représentative de la stratégie de Boursorama. Complétement gratuite, (notamment en termes de retraits et de paiements à l'international), elle est accessible sans conditions de ressources et a déjà séduit 125 000 personnes en 3 mois à peine.
Une progression impressionnante lorsqu'on la compare aux 91 000 comptes ouverts par Nickel (filiale de BNP Paribas) au deuxième trimestre (1.3 million de clients) ou aux 72 000 clients conquis par Orange Bank qui totalise 320 000 clients fin juin 2019.
Concurrencer les néo-banques
À travers cette stratégie, Boursorama ambitionne de concurrencer les néo-banques, souvent très agressives en termes d'offre, notamment en ce qui concerne les frais à l'étranger. À l'heure actuelle, N26 et Revolut possèdent respectivement 900 000 et 550 000 utilisateurs en France. Pour autant, elles ne proposent pas une totale gratuité sur les retraits à l'étranger et leurs offres premium se situe aux alentours des 10 euros.
Ainsi, Boursorama qui se targue d'être « la banque la moins chère depuis 11 ans », offre une réponse offensive et accessible aux néo-banques en partant à la conquête de clients qui voyagent et qui possèdent des revenus élevés. Pour autant, l'ambition de Boursorama pourrait bien se heurter à quelques réalités économiques.
Une stratégie risquée ?
En effet, bien qu'ambitieuse et justifiée sur le plan commercial, la tactique n'est pas sans danger pour Boursorama et ses 800 salariés. En 2018, la firme a accusé une perte nette de 35 millions d'euros pour un produit net bancaire de 153 millions d'euros, entamé de 67 millions de gestes commerciaux comme le souligne La Tribune.
En clair, proposer la gratuité est une manoeuvre qui coûte cher. À titre d'exemple, une banque comme Orange Bank a dû être renflouée pour la quatrième année consécutive, à hauteur de 100 millions d'euros par Orange et Groupama. Pour autant, l'ambition de Boursorama n'en reste pas moins justifiée et le risque calculé. Reste désormais à Boursorama de réussir à s'imposer comme la banque principale de ses clients, ce qui n'est pas encore acquis.