La banque en ligne, un modèle en expansion ?
Apparu il y a une vingtaine d'années, le modèle de la banque en ligne séduit désormais un quart des Français. Peuvent-elles à terme supplanter les banques traditionnelles ?
Plus d'agences, une communication avec les clients uniquement par téléphone et des services entièrement dématérialisés. Il y a encore quelque temps, un tel modèle n'aurait pas séduit beaucoup de monde. Et pourtant.. 20 ans après l'apparition d'ING Direct, le concept a fait son chemin.
Aujourd'hui, les banques en ligne de « première génération » - à savoir ING, Boursorama, Fortuneo, Monabanq, Hello Banq et BforBank – se sont fait une place de choix dans un secteur bancaire pourtant ultra concurrentiel.
Un quart des Français sont désormais clients d'une banque en ligne
Selon une étude réalisée par Next Content pour le compte de CGI, près d'un quart des Français (23 %) détiennent au moins un compte au sein d'une banque en ligne.
Un succès qui s'explique par un nombre de services qui s'étoffe, mais surtout par une conquête de clients agressive via des tarifs réduits et des offres promotionnelles.
À ce titre, l'exemple d'une banque comme Boursorama est particulièrement parlant. Au prix d'un investissement conséquent (150 millions d'euros en 5 ans), la filiale de la Société Générale est parvenue à conquérir 2,5 millions de clients. Elle est particulièrement efficace auprès d'une clientèle jeune de moins de 30 ans.
D'autres établissements, comme BforBank, Hello Bank ou Fortuneo ont également connu une croissance du nombre de leurs clients ces cinq dernières années. Mais cette croissance reste bien moins fulgurante dans ces établissements.
Un succès partiel
Car Boursorama semble bien être « l'arbre qui cache la forêt ». Le modèle de la banque en ligne peine à transcender sa condition de banque de substitution.
Pour preuve, seuls 7 % des Français utilisent une banque en ligne en tant que banque principale. Les clients principaux sont pourtant les plus prisés par les établissements bancaires, car ils sont les plus susceptibles de souscrire à des produits annexes comme un crédit ou une assurance-vie.
Elles semblent également moins séduire les clients. Selon la 3e édition de l'étude « Multibancarisation et switching 2020 », réalisée par Arcane Research en juillet 2020, un usager sur 3, non client d'une banque à distance, envisageait de le devenir. Désormais, ils ne sont plus qu'un client sur quatre à y penser.
Quel avenir pour les banques en ligne ?
Reste désormais à savoir ce qu'il adviendra des banques en ligne dans les années à venir. Outre l'arrivée des néo-banques et donc, d'une concurrence toute nouvelle, les banques en ligne devront surtout parvenir à franchir le plafond de verre qui semble aujourd'hui les freiner.
Elles devront surtout surmonter un certain attachement des Français aux agences. Même moins fréquentées, elles restent un vecteur historique dans la relation entre les clients et leur banque.
Pour survivre, elles devront donc s'orienter vers de nouveaux services tout en espérant que les établissements traditionnels auxquels elles se rattachent continuent d'investir autant d'argent dans leur développement. Une condition pas si anodine à un moment ou les banques sont heurtées de plein fouet par la crise.