Et si les banques avaient trouvé un moyen de redynamiser leurs agences ?
Plusieurs banques se sont lancées depuis quelques semaines dans la location ponctuelle de bureaux dans leurs agences. Une solution afin de redonner l'envie aux individus de pousser la porte des agences bancaires.
L'objectif principal pour ces établissements bancaires est de booster l'animation dans leurs points de vente.
Serait-ce la lueur d'espoir pour éviter les nombreuses fermetures d'agences bancaires prévues dans les années à venir ? C'est en tout cas le pari lancé par plusieurs banques en proposant à tout travailleur indépendant, à la recherche d'un bureau de passage, un espace dans leurs points de vente. Appelé communément le "co-working", cette pratique serait ici utilisée afin de faire de ces lieux boudés ces dernières années par les clients, un lieu de vie local.
La Société Générale propose ainsi depuis décembre 2016, des bureaux dans une vingtaine d'agences situées dans les régions du Grand Sud-Ouest (Nouvelle Aquitaine et Midi-Pyrénées), Toulouse, Bordeaux et Limoges. Elle s'est ainsi associée à l'application mobile Base 10, spécialisée dans le "co-working" pour pallier un constat : "40% des espaces ne sont pas ou peu occupés dans les entreprises".
Logiquement, d'autres établissements bancaires se sont également lancés dans l'expérimentation. Ainsi, dans la même région, Groupama a entamé une phase de test dans 8 de ses agences, également en collaboration avec Base 10. La Banque Populaire expérimente également le "co-working" dans une vingtaine d'agences mais avec sa propre application dédiée à ses sociétaires. Enfin, dans la capitale, le LCL propose également des espaces de travail alors qu"elle devrait supprimer de nombreuses agences d'ici 2020.
Animer les agences bancaires en accueillant des autoentrepreneurs mais aussi des commerciaux
L'objectif principal pour ces établissements bancaires est de booster l'animation dans leurs points de vente, de moins en moins fréquentés par les clients. Les tarifs sont d'ailleurs plutôt faibles : quelques dizaines d'euros ou gratuit à la Banque Populaire. "L'objectif n'est pas de rentabiliser des bureaux vacants mais bien d'accueillir des acteurs économiques de toute sorte pour créer des liens avec eux et générer de nouvelles opportunités commerciales", précise au quotidien Les Echos Pierre Cordier, directeur général de Groupama Centre-Atlantique.
Notre métier est d'accueillir des clients dans les meilleures conditions de confort et de sécurité. Rien ne s'oppose a priori à l'accueil de travailleurs nomades.
Jean-Yves Dupuy, délégué Grand Sud-Ouest à la Société Générale
De plus, une certaine flexibilité dans l'organisation du travail des collaborateurs est recherchée par les banques. Aujourd'hui, seulement quelques autoentrepreneurs ont eu recours à ce service. Mais à terme, les établissements visent les commerciaux issus de grands groupes à la recherche de lieux davantage professionnels. Néanmoins, même si elles veulent proposer des salles garantissant la confidentialité, la sécurité joue un rôle important. C'est la raison pour laquelle elles ont interdit le "co-working" dans les agences équipées de caisses.