BCE : des taux directeurs inchangés et des réponses aux critiques allemandes
La banque centrale européenne (BCE) tenait une conférence de presse ce jeudi. Parmi les principales annonces et déclarations, son président Mario Draghi a notamment laissé sous-entendre une nouvelle baisse des taux.
Mario Draghi a laissé la porte ouverte à une nouvelle baisses des taux
C'est une porte ouverte à une nouvelle baisse des taux. Ce jeudi 21 avril, lors d'une conférence de presse, Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a laissé ses taux et ses mesures de politique monétaire inchangés. Il a indiqué cette fois qu'ils devraient rester à leurs niveaux actuels, voire plus bas, "pour une période prolongée".
Lors de sa dernière réunion en mars, Mario Draghi avait indiqué qu'il ne souhaitait pas donner un signal de baisse supplémentaire des taux négatifs. Une grosse déception pour les investisseurs qui avait vu la politique monétaire ultra-accommodante de la BCE faire passer notamment les taux de dépôt à -0,4%.
Ce jeudi, après le discours inverse du président de la BCE, les marchés n'ont, pour autant, pas affiché d'enthousiasme particulier. Le discours a également eu pour objectif de contenir l'appréciation de l'euro, en hausse de 4% face au dollar depuis le début de l'année. Enfin, la BCE n'a annoncé aucune nouvelle mesure, se contentant de présenter les modalités de son programme de rachat d'obligations d'entreprises qui débutera en juin.
Les critiques se multiplient en Allemagne
Mario Draghi a vivement défendu l'indépendance de l'institution de Francfort face aux critiques qui se multiplient en Allemagne contre ses tentatives pour relancer l'inflation et l'activité en zone euro. Les taux particulièrement bas qu'elles génèrent ayant un impact sur l'épargne des ménages.
"Nous avons un mandat qui est d'assurer la stabilité des prix pour l'ensemble de la zone euro, pas seulement pour l'Allemagne", a-t-il dit avant de souligner que l'indépendance de la BCE était inscrite dans les traités européens. "Nous obéissons à la loi, pas aux politiciens", a-t-il ajouté.
Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé que la politique de la BCE posait un problème "extraordinaire", allant jusqu'à la rendre en partie responsable de la montée du parti populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD).