Le changement annuel d'assurance emprunteur autorisé par l'Assemblée nationale
Alors que les banques y étaient fermement opposées, les députés ont adopté l'amendement parlementaire permettant à l'emprunteur de changer d'assureur chaque année.
L'amendement du député Pierre Alain Muet a vocation à débloquer l'assurance emprunteur.
"La substitution annuelle va dans le sens du consommateur. Il faut pouvoir lui laisser la possibilité de changer d'assurance tout au long de son prêt", soutient Alain Montarant, président de la Macif, interviewé par BoursedesCrédits. L'amendement du député PS Pierre-Alain Muet, adopté à l'unanimité par la Commission des finances de l'Assemblée nationale, permet, en effet, aux emprunteurs de changer d'assurance une fois par an, lors de l'échéance du contrat. Jusqu'à présent, la loi Hamon autorisait ce changement d'assurance dans les douze mois après la souscription. Au-delà, le texte restait flou.
L'article affirmant le droit au changement annuel de l'assurance emprunteur a été adopté à la quasi unanimité
- Pierre Alain Muet (@pierrealainmuet) 29 septembre 2016
"On considère qu'un jeune couple, en passant par un assureur, peut économiser jusqu'à 10.000 euros, sur une durée d'emprunt de vingt ans. Et ce, uniquement sur son assurance emprunteur", assure Alain Montarant, qui a toujours soutenu l'amendement. "Officiellement, les banques ne disent pas qu'elles refusent un changement d'assurance. Seulement, dans les faits, si un particulier ne prend la leur, elles font pression et jouent sur des taux d'emprunt supérieurs", explique-t-il.
Une source de profit pour les banques
Les banques, qui détiennent aujourd'hui la plus grosse part de ce marché de l'assurance, ont fait pression auprès des députés tout au long des débats pour que l'amendement soit enterré. Avec des taux de crédits immobiliers historiquement bas, les prêts leur rapportent, il est vrai, de moins en moins d'argent, alors qu'au contraire l'assurance emprunteur est une source énorme de profit.
"Les marges que les banques ne se font plus sur les prêts sont rattrapées sur l'assurance", soutient ainsi le président de la Macif, avant d'ajouter "nous assureurs, nous n'avons que ce produit à vendre, donc aucune marge à rattraper".