Choisir son locataire en fonction de son activité personnelle sur le web ?
Une start-up britannique propose aux propriétaires un outil permettant de "scanner" les informations des candidats locataires. Et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agit notamment de données personnelles collectées sur les réseaux sociaux.
Score Assured note les futurs locataires en les traquant sur le web
Tout propriétaire rêve de tomber sur le locataire parfait. Score Assured, une start-up britannique, va ainsi proposer à ses utilisateurs, un algorithme permettant de recenser toutes sortes d'informations disponibles sur le web et les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, LinkedIn et Instagram) concernant un candidat.
Une source de données perçue comme une véritable mine d'or pour les bailleurs. Ils pourront alors se faire une idée précise du profil et de la personnalité des éventuels locataires : est-il fêtard ? Fumeur ? Considéré comme mauvais payeur ? A-t-il une passion pour les animaux de compagnie ? Est-il ponctuel ? Quelles-sont ses orientations politiques ? Une liste non-exhaustive de questions évaluant la "qualité" d'un candidat. Au final, le propriétaire reçoit un rapport complet agrémenté d'une "note de risque".
Tenant Assured, le site de la start-up Score Assured, est bientôt disponile
Bien sûr, le candidat a le droit de ne pas être "scanné", puisqu'il doit accorder son autorisation au propriétaire dans l'utilisation de cet outil à télécharger. Cependant, en refusant cette transparence, il se soumet évidemment à une mauvaise impression automatiquement interprétée dans l'esprit du bailleur comme : a-t-il des choses à se reprocher ? Il devient alors rapidement difficile de refuser quand on est à la recherche active d'un logement.
Une méthode totalement légale
Si cette intrusion peut être remise en cause sur sa moralité, elle ne peut pas l'être sur sa légalité. En effet, si l'article 22-2 de loi du 6 juillet 1989 et le décret du 5 novembre 2015 précisent la liste des documents et informations qui peuvent être demandés ou pas par un propriétaire à un candidat-locataire, l'accès aux réseaux sociaux d'un candidat via une inscription sur un site internet ne fait pas partie de ces éléments susceptibles d'être demandés par un bailleur pour déterminer la qualité d'une candidature.
Un exercice auquel s'est prêté Caitlin Dewey, journaliste au Washington Post. Photos, données personnelles, conversations privées, temps de navigation, dernière connexion... Elle n'a rien pu cacher de toute son activité sur le web. Même certains mots-clés comme "prêts" ou "pauvres" ont été analysés sur ses réseaux, et interprétés afin que le propriétaire en tire ses conclusions.