Les comparateurs en ligne, en toute transparence
Depuis le 1er juillet, les sites comparatifs sont tenus d'informer les consommateurs sur leurs méthodes. Voici toutes les mesures apportées par l'entrée en vigueur d'un décret de la loi Hamon.
Les comparateurs en ligne sont désormais soumis à plus de transparence
Sur Internet, les comparateurs de prix se spécialisent dans tous les domaines ou presque : forfait de téléphone portable, billet d'avion, contrat d'assurance, crédit immobilier... Une activité vue d'un bon oeil pour les Français puisque selon une étude réalisée en 2014 par la Commission européenne, trois internautes sur quatre s'en serviraient lors d'un achat. Mais cette confiance quasi-aveugle du grand public envers ces outils est-elle justifiée ?
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mené l'enquête. Elle constate ainsi que les informations présentées sur ces sites sont parfois incomplètes ou bien même inexactes. L'organisme épingle aussi les comparateurs qui mettent en avant des prix d'appel bas n'ayant aucun lien avec le tarif appliqué par l'enseigne en question.
"Le tarif devrait être automatiquement le premier critère de classement"
Des anomalies sensées avoir disparues depuis le 1er juillet. En effet, pour renforcer la transparence de ces comparateurs, la loi Hamon de 2014 prévoyait quelques modifications. Le décret a été publié le 22 avril 2016 et son application est donc entrée en vigueur ce vendredi. Désormais, les sites comparatifs sont notamment tenus de mentionner en haut de chaque page de résultats, le critère choisi pour le classement des offres, avec sa définition.
"Dans la plupart des cas, le classement se fait selon un obscur critère de pertinence ou de popularité. Si les internautes se rendent sur ces sites, c'est bien pour trouver le meilleur rapport qualité-prix, c'est donc le tarif qui devrait être automatiquement le premier critère de classement", explique au Monde, Olivier Gayraud, juriste pour l'association de consommateurs CLCV (Consommation, logement et cadre de vie).
Désormais encore, les comparateurs vont également devoir indiquer s'il existe une relation commerciale ou un lien capitalistique avec une professionnel présent sur le site. Une mesure qui a son importance puisque quelques comparateurs sont détenus par des groupes qu'ils référencent. Assurland est détenu par Covéa (Maaf, MMA, GMF), LeLynx par le groupe d'assurance anglais Confused.com
L'exhaustivité de l'offre va devoir être précisée
Les comparateurs vont aussi devoir afficher la mention "Annonce" sur la page de résultats, quand le classement est en lien avec la rémunération reçue par le comparateur. Essentiellement gratuits pour les consommateurs, ces sites ne le sont pas pour les boutiques référencées et les cybermarchands.
Nouveauté également, les sites comparatifs vont devoir préciser l'exhaustivité de leur offre par rapport au nombre de sites ou d'entreprises référencés. "Le nombre important d'offres généralement proposées peut être trompeur. Mais aucun comparateur n'est totalement exhaustif" a confié au Monde Morgane Lenain, de l'Union nationale des associations familiales (UNAF). Dans le domaine de la santé par exemple, de gros assureurs comme Axa ou la Macif refusent d'être cités sur ces comparateurs.
Les caractéristiques essentielles du produit ou du contrat comparé vont également devoir être précisés aux internautes. Notamment pour le détail de tous les frais de dossier, de livraison, de commissions, d'intérêts et de taxes, mais aussi pour les éventuelles garanties commerciales.
Notre mission est de servir les intérêts de nos clients d'une manière indépendante et impartiale
Arsalain El Kessir, président et directeur général de BoursedesCrédits
Pour Arsalain El Kessir, président et directeur général de BoursedesCrédits, l'application de ce décret n'a pas vocation à modifier les méthodes de travail élaborées pour les activités comparatives de l'organisme. "Dès le démarrage de notre activité, nous avons affirmé notre positionnement, notre indépendance. En effet, nous n'avons ni banquier ni assureur dans notre capital. Notre mission est ainsi de servir les intérêts de nos clients d'une manière indépendante et impartiale", explique-t-il.