Coronavirus : pendant la crise, attention au crédit relais
Alors que le marché de l'immobilier est actuellement bloqué, le crédit relais peut devenir problématique. Explications.
On quitte rarement un logement sans en avoir trouvé un autre. Dans cette période de transition, parfois compliquée sur le plan financier, le prêt relais permet faciliter l'achat d'un logement avant d'avoir vendu le précédent.
Qu'est-ce qu'un prêt relais ?
Pour rappel, le prêt relais est une avance de trésorerie accordée par la banque sur un bien vendu afin de permettre l'acquisition d'un nouveau logement. Dans le cadre d'un crédit relais, l'établissement bancaire prête une somme généralement équivalente à 70 % de la valeur du bien à vendre.
Dans le cas où le bien acheté est plus cher que le précédent, la banque complète le besoin de financement par un prêt complémentaire. Lors d'un crédit relais, la banque accorde généralement un différé d'intérêts de 12 mois avant le début du remboursement. Cela dans le but de permettre à l'emprunteur de vendre son bien. Passé ce délai, il faut avoir vendu et commencer à rembourser.
Problème, ce crédit peut devenir problématique lorsque le marché est bloqué. Comme c'est le cas aujourd'hui.
Attention au blocage
En effet, pour certains particuliers, ce crédit de « transition » pourrait bien avoir des conséquences assez néfastes. En raison des mesures de confinement, les acheteurs potentiels se trouvent dans l'incapacité d'effectuer des visites et les signatures chez le notaire sont extrêmement compliquées (même si un décret autorise désormais le recours à la signature électronique).
De plus, la plupart des chantiers sont à l'arrêt. Une mauvaise nouvelle pour les particuliers ayant opté pour un logement neuf ou en cours de construction. Même, s'il est difficile de savoir combien de personnes sont affectées par le blocage du marché. En 2018, le crédit relais représentait 4,2 % du total de la production de crédits selon la Banque de France.
Quelles solutions ?
Face à cette situation, des solutions sont envisageables. Tout d'abord, il faut contacter sa banque. Même si les reports ne sont pas automatiques, au vu de la situation, un établissement bancaire pourra accorder un délai de 12 mois supplémentaires.
De plus, la banque ne prêtant que 70 % de la valeur du bien, l'emprunteur possède théoriquement une marge de sûreté. Pour autant, il pourra être amené à baisser la valeur de son bien afin de le vendre plus rapidement.
Enfin, les personnes ayant signé un compromis de vente et contracté un crédit relais peuvent utiliser les dispositions prévues par l'ordonnance d'urgence sanitaire du 25 mars 2020. Elle permet un allongement de la durée de rétractation.