Crédit Agricole : hausse des agressions à l'encontre des conseillers de la banque
Selon les informations du quotidien Les Echos, le Crédit Agricole a fait face à une forte hausse des incivilités dans ses agences. En réponse à cette augmentation de 20% en 2015, le groupe mutualiste cherche aujourd'hui des solutions pour assurer la sécurité de ses conseillers.
Toutes ces incivilités ont causé une hausse de 9% des dépôts de plainte et une de 22% des accidents de travail.
Et si le métier de conseiller bancaire devenait un emploi à risques ? La question mérite d'être posée à la suite des informations révélées par le quotidien Les Echos. Ainsi au Crédit Agricole, un communiqué interne vient d'être distribué aux salariés afin de donner les chiffres des incivilités rencontrées en agence en 2015. 3.398 agressions ont ainsi été recensées soit une hausse de 20% par rapport à 2014.
Dans le détail, les agressions recensées sont diverses. On retrouve le plus souvent des insultes, intimidations ou "tapages injurieux". Il n'est pas rare également d'identifier des menaces de mort, de harcèlement, de dégradation et même parfois des coups et blessures volontaires. Toutes ces incivilités ont causé une hausse de 9% des dépôts de plainte et une de 22% des accidents de travail (361 déclarations).
9 agressions sur 10 sont effectuées par des clients de la banque
Le responsable de la sécurité à la Fédération nationale du Crédit Agricole, Cyril Roger, explique, toujours au journal Les Echos, ces chiffres par le fait que "le comportement d'une partie des clients a changé, s'est durci". Il ajoute que "par ailleurs, les collaborateurs signalent également davantage ces incivilités, parce que les Caisses régionales améliorent leur politique de prévention et leurs procédures internes".
Au niveau des raisons de ces incivilités, le groupe mutualiste explique que le point de départ est le plus souvent un "refus de décaisser". Les individus se révoltent ici contre le blocage d'un paiement par carte, d'un virement ou d'un retrait au distributeur automatique. Les frais bancaires sont également un "motif" d'agressions au même titre qu'un refus de crédit ou encore une attente jugée trop longue au guichet de l'agence. Ainsi, les clients de la banque représentent 90% des agresseurs.
Renforcement de la télésurveillance et mise en place de boutons d'alerte
Pour protéger ses salariés, le Crédit Agricole s'est donc penché sur plusieurs solutions. La banque a d'ores et déjà clôturé, en 2015, près de 600 comptes au motif du comportement violent de leurs titulaires. De plus, avec sa filiale de télésurveillance Nexecur, le groupe mutualiste a développé à Toulouse des caméras orientées vers le guichet qui, en cas de comportements irrités, diffuseraient l'image de l'individu sur les écrans extérieurs de la banque afin d'alerter les passants.
De même, le Crédit Agricole Ile-de-France a développé la diffusion de messages préenregistrés, activables à partir d'un bouton "alerte incivilités". D'autres mesures sont également à l'étude comme un système d'interphone donnant la possibilité aux équipes de télésurveillance d'intervenir vocalement en direct ou encore un "bouton d'alarme", ajouté aux smartphones des salariés menacés.