Crédit conso : l'UFC-Que choisir alerte face à d'éventuelles dérives
À travers une étude, l'association de consommateurs met en garde face aux défauts de paiements qui pourraient atteindre 12 milliards en 2021.
C'est un signal d'alarme que lance aujourd'hui l'UFC-Que choisir, à la fois pour les consommateurs, mais également pour l'économie.
À travers une étude rendue publique ce mercredi, l'association de consommateurs pointe du doigt l'attitude de certaines entreprises qui inciterait les Français à souscrire à des crédits à la consommation dans une période de crise en promettant des reports d'échéance. Elle s'inquiète du niveau élevé de défauts de paiements dans les foyers.
Des banques qui accumulent les dettes
Selon l'association, le phénomène n'est pas nouveau. Avant même la crise, les banques auraient accumulé 9 milliards d'euros de dettes, que leurs clients peinent à rembourser : « Par ménage emprunteur, ces impayés dépassent 1000 euros, soit près de dix fois plus qu'en Allemagne», détaille-t-elle.
Une situation aggravée par la crise économique actuelle. Une conjoncture qui n'incite pas à l'optimisme pour 2021 : «Alors que 900.000 consommateurs s'apprêtent à perdre leur emploi, les crédits conso en défaut pourraient, selon nos estimations, dépasser les 12 milliards d'euros (+40%) en 2021», prédit-elle.
L'UFC-Que choisir incite à la prudence
L'association de consommateurs invite donc les banques à plus de prudence. Elle dénonce « un sérieux manque de vigilance dans les conditions d'octroi des crédits ». Elle indique par ailleurs, que les défauts atteignent déjà 7,1 % et 5,6 % chez BNP Paribas et le Société Générale.
Toujours selon l'UFC ces banques ne proposent que très peu de restructuration de dettes à leurs clients en difficulté. Cette procédure ne concernerait que « 30 % des clients BNP et 18 % à la Société Générale ».
Enfin, l'association pointe également du doigt le comportement de la Commission européenne. Elle l'accuse de « purger les bilans des banques de leurs crédits pourris», tout en facilitant leur revente à des sociétés de recouvrement. Une manoeuvre jugée irresponsable alors qu'elle constate déjà « une explosion des plaintes en raison du manque de garde-fous aux pratiques agressives des sociétés de recouvrement ».
Quelles solutions ?
Pour combattre ce phénomène, l'UFC-Que choisir entend proposer rapidement une « une étude exhaustive des agissements délétères » des sociétés.
Elle propose déjà aux consommateurs « un arbre décisionnel quant à la conduite à tenir en cas de tentative de recouvrement d'un crédit à la consommation».
De même, le recours à un courtier peut permettre aux consommateurs. Cela permet d'avoir une vision claire de ses possibilités d'emprunts et de son taux d'endettement avant de se lancer dans la souscription d'un nouveau crédit potentiellement néfaste.