Crédit à la consommation : comment faire pour détecter toutes les fraudes ?
Malgré la mise en place d'un nouveau cadre de référence par la CNIL cet été, les professionnels du crédit à la consommation ne sont pas en mesure de détecter 100% des fraudes.
Les acteurs du crédit à la consommation peuvent aujourd'hui détecter 90% des fraudes
Depuis les attentats qui ont frappé Paris en 2015, les acteurs du crédit à la consommation sont sous le feu des projecteurs. Pointés du doigt pour n'avoir pas su détecter la fraude qui avait, notamment, permis à Amedy Coulibaly, l'auteur de la prise d'otage du magasin Hyper Cacher de la Porte de Versailles, de souscrire un crédit à la consommation de 6.000 euros avant de passer à l'acte.
Depuis ces événements tragiques, les acteurs du secteur attendent des outils qui pourraient leur permettre d'endiguer la fraude, qu'elle soit liée au financement du terrorisme (faisant l'objet d'une surveillance spécifique par les institutions financières à la demande du renseignement financier de Bercy, Tracfin), ou non.
Cet été, c'est la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) qui a ainsi apporté un premier coup de pouce, publiant une "autorisation unique" en ce qui concerne la fraude externe dans le secteur bancaire et financier. Celle-ci permet aux banques d'encadrer leurs systèmes automatisés de gestions des données personnelles – un dossier épineux quant à la protection de ces données –, ce qui leur permettra notamment de mieux détecter les fraudes et de partager des informations les concernant au sein d'un même groupe.
Un fichier qui recense les documents d'identités perdus ou volés
Une mesure qui a tendance à simplifier les formalités dans un secteur d'activité très frileux par rapport à la divulgation des moyens et algorithmes utilisés pour lutter contre la fraude de peur d'aider involontairement un individu malintentionné à contourner le système. Un nouveau cadre de référence salué par les professionnels.
Cependant, ces mêmes professionnels estiment qu'ils n'ont toujours pas toutes les cartes en mains pour détecter la totalité des fraudes et estiment aujourd'hui pouvoir en détecter 90%. Selon eux, le partage d'une alerte d'un établissement à l'autre ou l'accès à un fichier de données recensant les documents d'identités égarés ou dérobés dernièrement, mis à jour de manière régulière, pourraient être des solutions.
>> A lire également > Crédit conso : il détourne 120.000 euros en usurpant des identités