Crédit immobilier : Christine Lagarde en faveur d'un maintien des taux bas

Mickaël Touré 04 Septembre 2019 15:54

En novembre, Christine Lagarde remplacera Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne. Cette dernière a considéré que la BCE a tout intérêt à maintenir sa politique de taux bas.

Crédit immobilier : Christine Lagarde en faveur d'un maintien des taux bas

Le temps passe et le feuilleton dure... Les taux d'intérêt continuent de baisser ce qui ne manque pas d'inquiéter les banques qui voient leurs marges baisser inexorablement. D'ailleurs, cette baisse historique se répercute bien au-delà des frontières européennes. Il y a quelques semaines, la FED (Réserve Fédérale des États-Unis) a annoncé, à son tour, une baisse des taux. Une première depuis la crise de 2008.   

Bien que cet état de fait semble particulièrement préoccupant pour les établissements bancaires, la donne est tout autre pour les ménages. Elle se traduit par un taux immobilier 2019 qui ne cesse de chuter, rendant l'acquisition d'un bien immobilier particulièrement attractive actuellement. D'ailleurs, ils ne s'y trompent pas. Nombreux sont les emprunteurs qui se ruent chez un courtier prêt immobilier ou qui amorce une demande de crédit immobilier.

Qui plus est, au vu des dernières déclarations de Christine Lagarde, les ménages vont sûrement pouvoir se réjouir pendant un moment. En effet, alors que les spécialistes annoncent une nouvelle baisse des taux en septembre et que la conjoncture semble figée jusqu'au moins le premier semestre 2020, les déclarations de la future patronne de la BCE semblent abonder dans le sens d'un maintien des taux.

Christine Lagarde s'est adressée au Parlement européen

En effet, dans une lettre adressée au Parlement européen, l'ancienne patronne du FMI et ministre de l'Économie sous Nicolas Sarkozy, s'est exprimée en faveur d'un maintien des taux bas. Celle qui remplacera l'actuel président de la BCE, l'italien Mario Draghi, en Novembre, abonde donc dans le sens de son futur-prédécesseur.

Dans sa lettre au Parlement, rendue publique le 29 août, Mme Lagarde revient sur sa vision de la politique de la BCE ces huit dernières années et sur les défis à venir. Elle explique surtout ne pas vouloir changer radicalement la politique mise en place : « Il est clair que la politique monétaire a besoin de rester très accommodante dans un avenir prévisible » écrit-elle notamment.

 

Plus encore, elle n'exclut pas d'aller plus loin dans ce sens. Elle explique ainsi que selon elle, la BCE bénéficie encore d'une certaine marge de manoeuvre, et qu'elle ne pense pas que : « la BCE ait atteint la limite basse de sa politique de taux directeurs ».

Par ailleurs, elle ne manque pas de souligner le travail de son prédécesseur, en particulier en termes de lutte contre les risques de la déflation depuis 2014. Elle estime ainsi que sa politique est «efficace et réussie ».

Lucidité et perspectives

Malgré cela, Christine Lagarde est bien consciente des enjeux à venir pour la BCE. Ainsi, même si elle plaide en faveur de la politique de taux bas, elle ne manque pas d'en pointer les risques pour autant. Elle explique par exemple qu'elle pourrait avoir un impact négatif sur « le secteur bancaire et la stabilité financière » et qu'en cela, il faudra surveiller la situation de près. Elle précise néanmoins que cette baisse de la rentabilité ne représente pas un problème immédiat puisqu'ils sont actuellement compensés.

Par contre, les perspectives, elles, pourraient bien se montrer plus préoccupantes. Notamment en raison d'un environnement international peu favorable : « L'environnement macroéconomique et international actuel représente un défi majeur à court terme pour la BCE » souligne-t-elle, « la dynamique de croissance de la zone euro s'est ralentie, [...] l'inflation reste modérée. »'

Innovation et croissance

Alors que son futur mandat devrait lui apporter le temps et la latitude pour imposer ses propres idées, Christine Lagarde a également pu, à travers sa lettre d'une quarantaine de pages, mettre en avant une certaine vision de la politique monétaire.

Très portée sur l'innovation et fervente partisane des FinTech et des monnaies digitales, elle prône une politique « data-dépendante » qui devra s'adapter aux nombreux défis de la digitalisation. Parmi eux, elle cite notamment : « la digitalisation et les cryptomonnaies, la cybersécurité et la lutte anti-blanchiment, le changement climatique ».

Alors qu'elle considère le changement climatique comme un enjeu majeur, elle a également pu donner son avis sur la cryptomonnaie de Facebook, Libra, estimant qu'une telle monnaie pourrait « poser des risques sur la politique monétaire, la stabilité financière et le fonctionnement fluide ainsi que la confiance dans le système de paiement mondial. »

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