Crédit immobilier : les taux toujours plus bas
Avec un taux moyen à 1,29 %, le financement immobilier n'avait jamais connu de conditions aussi favorables. Le précédent record, établi en 2016, est largement battu.
Depuis mai 2018, les taux ont diminué de 17 points de base sur l'ensemble du marché
C'est presque devenu une habitude. Sans surprise, le taux immobilier moyen baisse encore en mai. Comme évoqué ci-dessus, c'est avec un taux moyen de 1,29 % que le record de novembre 2016, fixé à 1,33 %, a été dépassé. C'est du moins les conclusions de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, qui, dans sa note mensuelle, parle de taux « quatre fois moindres qu'au début des années 2000 » et « presque dix fois moins élevés qu'au début des années 90 ».
Les taux baissent, les durées augmentent
Aucun compartiment du secteur n'est épargné. Au niveau du neuf, le taux moyen perd 0,02 point, passant à 1,35 %, contre 1,37 % en avril. La baisse est aussi marquée dans l'ancien, où la barre des 1,30 % est légèrement dépassée (1,29 % en mai contre 1,34 % le mois précédent).
Pour trouver des hausses, il faut s'intéresser à la durée moyenne des crédits immobiliers aux particuliers. C'est même, encore une fois, un record, car selon l'Observatoire, « jamais les durées des prêts bancaires n'ont été aussi élevées ». Elles caracolent en moyenne à 228 mois (19 ans). C'est près de 29 mois de plus qu'en 2014.
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La production de crédit en hausse
Cette augmentation des durées, en plus d'éviter une détérioration de la solvabilité des ménages, est aussi un puissant moteur pour les organismes de prêt. Grâce à cette conjoncture, la production de crédit reste en hausse.
Le nombre de prêts a crû de 8,9 % sur le dernier trimestre, et de 4,4 % depuis un an. Durant les mêmes périodes, le montant de production a lui aussi augmenté. Il gagne 18 % sur le trimestre et 12,9 % sur l'année glissante. L'Observatoire précise que cette tendance n'aurait sans doute pas été la même si les établissements bancaires n'avaient pas « accepté une diminution des taux d'apport personnel exigés ».
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Une situation sans précédent depuis la Libération
Pour le douzième mois consécutif, les taux de prêts, hors assurance et coût des sûretés, progressent donc en dessous du niveau de l'inflation. Cette situation, qui peut paraître anodine, ne s'était pas vue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Pour l'expliquer, l'Observatoire évoque plusieurs facteurs : la concurrence entre les prêteurs, l'abondance des ressources d'épargne bon marché et la politique monétaire toujours accommodante de la BCE. Reste à voir à quelle vitesse cet environnement peut évoluer dans les mois à venir.