Crowdfunding immobilier : quelles sont les règles d'or à respecter par les plateformes ?
Alors que l'histoire du redressement judiciaire d'un promoteur immobilier financé par le crowdfunding a été révélée la semaine dernière, la Fédération des promoteurs immobiliers en a profité pour rappeler les bonnes pratiques de ce type d'investissement.
La FPI a rappelé les "bonnes pratiques du crowdfunding immobilier".
Alors que le crowdfunding immobilier prend une place de plus en plus importante en France, une ombre au tableau a été révélée il y a quelques jours. En effet, récemment, un promoteur immobilier, en cessation de paiement, a été placé en redressement judiciaire alors que ses projets étaient financés par deux plateformes de financement participatif: Anaxago et Wiseed.
Ces deux plateformes ont donc lancé des suivis détaillés de tous les promoteurs, dont les projets sont financés par leurs soins. Pourtant c'est dans ce contexte que la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a réagi, en rappelant les "bonnes pratiques du crowdfunding immobilier", dans un communiqué publié lundi.
"A l'heure où les promoteurs immobiliers ont besoin de restaurer leurs fonds propres pour répondre à la demande grandissante de logement, le financement participatif apparaît comme une réponse à ce besoin", précise la FPI. Il est utile de rappeler que cet investissement est réglementé par l'Autorité des marchés financiers, ce qui n'empêche pas les risques.
Les investisseurs doivent s'assurer du respect par la plateforme de ces six règles d'or avant de lui confier leur épargne.
Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI
Les bonnes pratiques du crowdfunding immobilier selon la FPI:
1. Un audit et une analyse de la maison mère du maître d'ouvrage
La plateforme de crowdfunding doit mener un audit afin de s'assurer de la fiabilité du maître d'ouvrage, en vérifiant la capacité financière de la maison mère. La FPI recommande donc une analyse complète de la structure du groupe, la solvabilité des entreprises, l'historique d'opération, la capacité à construire, la qualité des chantiers mais aussi celle des réalisations.
2. Une analyse administrative et juridique
La plateforme doit analyser toutes les prérogatives des droits à construire comme par exemple le permis de construire ou encore la déclaration préalable. La FPI recommande ici d'investir les fonds dans la société nommée sur les permis.
3. Une analyse financière
Les fonds collectés par la plateforme doivent être versés sur un compte spécifique à cette opération. Les obligations doivent d'ailleurs être émises par la plateforme dans l'idéal sur 3 ans, avant de s'assurer de la qualité des garants et des assureurs impliqués. Enfin, la plateforme doit informer le garant qu'une partie des fonds provient d'investisseurs extérieurs.
4. Une analyse technique
La plateforme se doit de vérifier le parcours et l'expérience des dirigeants, les moyens techniques internes et la cohérence des coûts de construction annoncés par rapport aux comparables locaux.
5. Une analyse commerciale
La plateforme doit vérifier la cohérence des prix de vente prévisionnels. La pré-commercialisation des logements doit être évaluée en volume mais aussi en typologie de logements restant à vendre. De plus, les frais de commercialisation doivent être en corrélation avec le rythme de vente et les objectifs définis.
6. La capacité à être un intermédiaire fiable
La plateforme reste un intermédiaire et c'est dans ce contexte qu'elle doit communiquer avec les différentes parties du projet, c'est-à-dire les promoteurs, assureurs, investisseurs et bureaux d'études.
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