Election présidentielle : le programme fiscal de François Fillon
A quelques jours du premier tour des élections présidentielles, BoursedesCrédits est allé à la rencontre des candidats. La question des impôts est au coeur des débats alors que les Français s'estiment trop taxés. Focus sur le programme du candidat des Républicains, François Fillon.
François Fillon souhaite supprimer l'ISF.
BoursedesCrédits : Quelle est votre vision de la politique fiscale menée lors du quinquennat de François Hollande ?
François Fillon : Ce quinquennat aura été caractérisé par une augmentation sans précédent des impôts, paralysant ainsi l'activité économique et appauvrissant les classes moyennes qui ont supporté l'essentiel de ce matraquage. Ce fardeau fiscal, je veux l'alléger pour redonner de l'air aux Français.
Ces allégements devront être efficaces : nous devons modifier la structure de notre fiscalité pour rendre notre pays plus compétitif dans la compétition mondiale et préserver nos emplois. Ainsi, j'engagerai une baisse massive des charges sur les entreprises, qui seront réduites de 40 milliards d'euros pour améliorer la compétitivité. Dans ce cadre, le taux de l'impôt sur les sociétés sera ramené dans la moyenne européenne.
Je ferai supprimer l'ISF dès 2018 pour garder en France des capitaux qui seront investis dans des entreprises françaises et qui créeront des emplois en France. Je ferai remplacer les mécanismes de déduction existants sur l'ISF (qui financent les entreprises innovantes ou les fondations) par des mécanismes de même nature s'appliquant à l'impôt sur le revenu.
Je mettrai également en place un taux unique d'imposition des revenus du patrimoine à 30% pour favoriser l'investissement dans les entreprises et donc la création d'emplois en maintenant le régime fiscal actuel de l'assurance-vie et des livrets d'épargne populaire (notamment du livret A).
Les Français s'estiment trop taxés, que ferez-vous pour alléger les impôts des ménages français ?
F.F. : En matière d'allègement de la charge fiscale pesant sur les ménages, mon objectif est simple : je veux redonner du pouvoir d'achat.
Je mettrai en place un abattement forfaitaire généralisé des cotisations sociales salariées, ce qui permettra une augmentation immédiate des salaires nets sur la fiche de paie de l'ordre de 350 euros par an et par salarié.
Les familles ayant été particulièrement pénalisées par les socialistes, je relèverai progressivement le plafond du quotient familial à 3.000 euros pour réduire leur impôt sur le revenu et je rétablirai des allocations familiales pour tous.
Parce que ce n'est que justice que nos ainés puissent vivre correctement après une vie d'efforts, j'augmenterai le pouvoir d'achat des retraités en revalorisant les retraites inférieures à 1.000 euros et les petites pensions de réversion.
Enfin, je réduirai les droits sur les donations pour faciliter la transmission du capital entre les générations.
Maintiendrez-vous le prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu ?
F.F. : Je ne mettrai pas en oeuvre le prélèvement à la source et j'engagerai, dès 2018, une réforme des modalités de prélèvement en vue de développer la mensualisation.
Que préconisez-vous dans le domaine de la fiscalité immobilière ?
F.F. : La fiscalité sera l'un des outils qui me permettra d'appliquer ma politique en matière de logement. Comme je vous l'ai expliqué, je souhaite remplacer l'encadrement des loyers prévu par la loi ALUR en créant un bail homologué présentant des avantages fiscaux supplémentaires aux propriétaires.
Je souhaite aussi développer des logements intermédiaires en zones hypertendues pour les classes moyennes, en appliquant une TVA à taux réduit.
Pour permettre aux Français de vendre plus facilement leurs biens immobiliers, je ramènerai le délai d'exonération des plus-values de 30 à 22 ans.