Encadrement des loyers : à Lille, un quart des annonces sont hors la loi
Entré en vigueur le 1er février 2017 à Lille, l'encadrement des loyers ne dissuadent visiblement pas les propriétaires de louer leur bien à des prix excessifs. D'après une étude MeilleursAgents pour le JDN, 25% des annonces ne respectent pas la loi dans l'agglomération lilloise.
A Lille, 19% des des deux-pièces ne respectent pas l'encadrement des loyers.
L'encadrement des loyers, mesure emblématique du mandat de François Hollande, doit encore faire ses preuves dans la capitale des Flandres. Une étude* de MeilleursAgents réalisée pour le JDN rapporte qu'une annonce de location sur quatre "publiée dans la préfecture du Nord affiche un loyer supérieur au loyer majoré dans sa zone". Dans le détail, 31% des studios proposés à la location ne respectent pas le dispositif. Le chiffre est moins élevé pour les deux-pièces (19%) et n'a pas été calculé pour les plus grandes surfaces, "fautes de données significatives".
Appliqué à Lille depuis le 1er février, l'encadrement des loyers prévoit qu'à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer demandé par le propriétaire ne dépasse pas de plus de 20% un loyer de référence fixé par arrêté préfectoral.
Une variation "vite dissipée"
Entre le 1er janvier 2016 et le 1er février 2017, la part d'annonces présentant un loyer supérieur au loyer majoré de leur zone était déjà de 25%, selon l'enquête. La mise en place de l'encadrement des loyers n'a donc pas eu d'effet notable sur le comportement des propriétaires à Lille. "Nous avons observé une petite variation, mais qui s'est très vite dissipée", rapporte Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents. Ainsi, au mois de février, lorsque le dispositif est entré en vigueur, 21% des annonces ne respectaient pas l'encadrement des loyers. Au mois de mars, le taux est monté à 27%, pour redescendre au mois d'avril à 25%.
Le constat diffère de celui observé dans la capitale en octobre 2015, soit trois mois après la mise en place de la mesure. Le taux d'annonces dépassant les plafonds de loyer était alors passé de 46% à 30%. "A l'inverse de Paris, le taux était déjà très bas à Lille, ce qui explique en partie qu'il n'est presque pas bougé", analyse Thomas Lefebvre.
On observe un désamour des investisseurs lillois sur le marché de l'immobilier
Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents
Si le marché de la location n'a pas réellement été impacté par l'encadrement des loyers, MeilleursAgents met, en revanche, en lumière la frilosité des investisseurs depuis la mise en place de la mesure. "On observe un désamour des investisseurs lillois sur le marché de l'immobilier. Ils se demandent si leur bien va continuer à être rentable", explique le directeur scientifique de MeilleursAgents. De la même manière, les prix de l'immobilier ont baissé à Lille depuis le début de l'année alors que dans la plupart des grandes villes françaises la tendance est à la hausse.
* L'étude de MeilleursAgents pour le JDN se porte sur 5.500 annonces mises en ligne depuis le 1er janvier 2016, dont plus de 500 annonces publiées depuis le 1er février 2017.