Epargne : 5 choses à savoir sur le patrimoine des Français
L'Insee a publié jeudi 5 novembre une étude sur le patrimoine des ménages français en 2015. Malgré des rendements très faibles, les placements sans risque sont largement plébiscités ces cinq dernières années.
Immobilier, livret A et PEL font partie des placements les plus attractifs en 2015, selon les données de l'Insee.
Depuis la crise financière de 2008, les ménages semblent toujours privilégier la sécurité de leur placement plutôt que le rendement. Ainsi, immobilier, livret A et PEL font partie des placements les plus attractifs en 2015, selon les données de l'Insee. Le point sur le patrimoine des Français en cinq étapes.
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Le livret A encore très prisé
Mois après mois, les livrets A se vident doucement, comme le prouvent les chiffres de décollecte publiés par la Caisse des Dépôts. Certes, les Français placent peu d'argent dessus, mais ils en détiennent tous un ou presque (75,8 % début 2015), alors qu'ils étaient à peine plus de la moitié en 2004 (57 %). Une progression remarquable qui s'explique d'abord par un taux d'intérêt élevé entre 2011 et 2013 (2,25 %), mais aussi par "une désaffection pour les placements risqués", indique l'Insee.
Le phénomène n'est pas près de retomber puisque ce sont plutôt les jeunes qui sont attirés par ce placement aujourd'hui peu rémunérateur. En effet, plus de 80 % des ménages dont "la personne de référence a moins de 40 ans" possèdent un livret A en début d'année, soit dix points de plus qu'en 2010 !
- L'assurance-vie, l'autre chouchou
L'assurance-vie fait partie des placements privilégiés en France : 36,5 % des ménages en possèdent au moins une, c'est 1,8 point de plus qu'en 2010. Ce produit a l'avantage d'offrir "un cadre fiscal attractif et la possibilité de sécuriser au moins une partie de l'épargne". Logiquement, les personnes de 60 ans et plus détiennent deux fois plus d'assurance-vie (42 %) que les moins de 30 ans (21 %), relève l'Insee.
- Le PEL reprend du poil de la bête
Après une phase d'impopularité entre 2004 et 2010 (-11 points), le plan épargne logement retrouve la cote entre 2010 et 2015 (+ 3 points). Au cours des années 2000, plusieurs changements législatifs rendent ce placement contraignant : obtention de la prime d'État sous condition, fiscalisation des intérêts de plus de 12 ans, etc.
Mais par la suite, sa rémunération plus intéressante que le livret A (non fiscalisée et fixée à 2,5 % jusqu'en janvier dernier) fait du PEL un produit de nouveau attractif. Cela aurait même "relancé l'intérêt du PEL comme placement d'épargne, alors que sa vocation initiale était de faciliter l'achat d'un bien immobilier par le biais de prêt à taux négocié", analyse l'Insee. Si bien qu'aujourd'hui, près d'un ménage sur quatre possède un plan d'épargne logement (des couples à 38 %).
- Les valeurs mobilières n'attirent plus
Les valeurs mobilières connaissent exactement le phénomène inverse du PEL. En 2004, un quart des ménages en détenait. Ils ne sont plus qu'un sur six en ce début d'année (16,5 %). "À partir de 2008, les crises financière et économique ont probablement conduit les ménages à délaisser les valeurs risquées", estime l'étude.
Malgré les avantages fiscaux qu'il offre, le Plan d'épargne en action (PEA) n'attire pas plus les épargnants allergiques au risque. Sans surprise, ce sont les cadres et les professions libérales (y compris retraités) qui possèdent le plus souvent ce type de produit (31 % à 44 %), puisqu'il attire les catégories socioprofessionnelles supérieures disposant d'un patrimoine important.
- La pierre, un placement en or
S'il y a bien un placement auquel les Français sont attachés, c'est l'immobilier. Ils ne lui ont jamais tourné le dos. Début 2015, ils étaient 62,7 % à posséder un patrimoine immobilier, que ce soit leur résidence principale ou non. Par ailleurs, 18 % possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement), taux relativement constant depuis la fin des années 1990.
Le patrimoine immobilier se fructifie avec l'âge, mais depuis 2010, c'est chez les jeunes ménages qu'il a le plus augmenté : + 2,9 points chez les moins de 30 ans, + 3,1 points chez les trentenaires. Le rêve de devenir propriétaire avant 30 ans ne s'est pas dissipé avec le temps...