Epargne : les Français frileux sur leurs placements
Les Français demeurent très prudents quand il s'agit de placer leurs économies. Malgré une évolution notable par rapport à l'année passée, le goût du risque n'est toujours pas une spécialité tricolore.
Un seul mot d'ordre : prudence. D'après un sondage du cabinet d'étude d'opinion Français Odoxa, plus d'un Français sur deux (55%), privilégie la sécurité lorsqu'il s'agit de placer ses économies. A l'opposé, ils sont seulement 15% à élire la performance comme facteur déterminent dans leur choix d'épargne. Ces derniers demeurent très prudents au détriment de la rentabilité.
71% des Français privilégient un placement sûr à un taux faible
Le constat est clair, les placements des Français sont longuement réfléchis et parfois sans réelle ambition, 70% d'entre eux appréhendent les placements dynamiques comme un risque de perdre leurs économies. Pour 71%, ils préféreraient même choisir un placement sûr, quitte à avoir un taux d'intérêt faible, un chiffre qui en dit long sur la prudence des tricolores face à l'épargne.
Ils sont tout juste 28% à envisager un placement « un peu plus risqué, mais avec un meilleur rendement ». Cependant, ce chiffre est en nette hausse par rapport à l'exercice précédent, à la même époque, seuls 21% des sondés étaient tentés par le risque, l'avenir n'est donc pas figé pour l'épargne des Français.
Cette tendance à la frilosité est-elle une singularité française ? Parfaitement si l'on en croit le fondateur d'Odoxa, Gaël Sliman, estimant que beaucoup d'autres pays n'ont pas peur de prendre des risques pour faire fructifier leurs économies. Ces ambitieux font le bonheur des unités de compte en assurance-vie. Elles n'offrent pas de garantie du capital, mais peuvent s'avérer plus rémunératrices pour ses bénéficiaires.
Assurance-vie : tête de gondole de l'épargne en France
Une chose est sûre, l'assurance-vie garde la côte auprès des Français. 37% des sondés la privilégient s'ils doivent épargner, et 44% en détiennent déjà une. 30% se tourneraient vers le Livret A et seulement 20% en faveur du Plan épargne logement, en perdition ces dernières années.
Pour autant, malgré cette affection avérée pour l'assurance-vie, 3 Français sur 4 ne connaissent pas les fonds eurocroissance. Parfait compromis entre les fonds en euros et les unités de compte, ce dispositif qui offre une partie du capital à l'épargnant à condition que son placement soit maintenu au moins 8 ans n'a pas réellement décollé depuis son lancement en 2014.
Le projet de loi PACTE visant à mettre en avant ces fonds eurocroissance et rediriger l'épargne des Français vers le financement des entreprises divise la population. Selon l'étude Odoxa, 50% des Français jugent cette mesure comme une bonne idée, alors que 48% estiment ce dispositif peu pertinent. Les habitudes prises par les Français en matière d'épargne sont maintenant solidement ancrées dans les moeurs, il sera assez compliqué de changer la donne pour le gouvernement, du moins à court terme.
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