Épargne : net rebond pour le livret A en novembre
Après une décollecte en octobre, la collecte du livret A est reparti à la hausse en novembre. Explications.
2020, année de l'épargne ? Les Français, effrayés par la crise, ont épargné en masse cette année. Produit phare, bien que très peu rémunérateur, c'est le livret A qui a pu bénéficier de cette tendance. Après une décollecte en octobre, les chiffres de la caisse des dépôts révèlent un net rebond en novembre avec une collecte nette qui atteint 2,4 milliards d'euros.
Un chiffre nettement supérieur à novembre 2019
Pour avoir une idée de l'ampleur du phénomène, il suffit de regarder les chiffres un an en arrière. En novembre 2019, la collecte nette atteignait « seulement » 610 millions d'euros. Avec ses 2,4 milliards ce mois-ci, la collecte nette cumulée depuis janvier atteint ainsi 27 milliards d'euros, contre environ 14 milliards d'euros recensés sur la même période en 2019.
« Avec la proximité des fêtes, les paiements des impôts locaux et l'absence de primes, novembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A », indique Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l'épargne. Cependant, « pour 2020, le deuxième confinement, avec une renonciation forcée à la consommation, explique la forte collecte nette » détaille-t-il.
446 milliards sur les livrets A et les LDDS
Considéré comme un placement refuge, le livret A reste donc le placement star en temps de crise. Ce qui contraste notamment avec l'assurance vie, autre produit d'épargne populaire, qui lui, connaît une forte décollecte.
Le constat dressé pour le livret A est globalement identique pour son « petit frère », le Livret de développement durable et solidaire (LDDS). On note une collecte de 910 millions en novembre pour ce placement réglementé. Là aussi en fort contraste avec novembre 2019 où le LDDS avait connu une collecte nulle. LDDS et Livret A cumulé, la collecte s'élève donc à plus de 3 milliards en novembre et à plus de 35 milliards depuis le début de l'année.
Fin novembre, c'est plus de 446 milliards d'euros au total qui stationnaient sur ces deux produits. Des chiffres stratosphériques, mais qui trouve une explication dans le contexte, toujours selon Philippe Crevel : « Dans le contexte anormal de 2020, les ménages ne veulent pas s'engager sur le long terme et privilégient donc des produits liquides. Cette priorité pénalise le premier produit d'épargne français, l'assurance vie ».