Une Fintech se lance à la rescousse des emprunteurs free-lances
Lancée par trois jeunes entrepreneurs, la Fintech Mansa s'attaque aux crédits pour les travailleurs indépendants. Pour cela, elle s'appuie sur un tout nouveau modèle de scoring.
L'ambition n'a pas d'âge, les bonnes idées non-plus. Trois jeunes entrepreneurs de 19,20 et 25 ans se sont lancés dans un défi de taille : faciliter l'accès au crédit conso pour les travailleurs indépendants et les professions libérales.
Grâce à un nouveau système de scoring, leur fintech, nommée Mansa, vient de s'associer à Ditto Bank et de lever 2 millions d'euros auprès de Founders Future grâce à l'accompagnement de l'incubateur The Family. Le lancement devrait être effectif d'ici à la fin de cette année.
Un modèle de scoring repensé pour les indépendants
En effet, le fondateur de Mansa, Ali Rami part d'un constat simple : le modèle d'attribution des crédits à la consommation est logiquement plus adapté au mode de travail dominant, le salariat. C'est en ces termes qu'il explique son projet lors d'une interview à la Tribune :
« Aujourd'hui, le modèle de risque sur lequel s'appuient les banques est un modèle qui a été créé et adapté pour le mode de travail dominant : c'est-à-dire le salariat. Les banques exigent donc des fiches de paie, des revenus récurrents et provenant d'une source unique. Ce que ne peuvent pas apporter les travailleurs indépendants", explique-t-il.
Or, les temps changent. De plus en plus de jeunes se tournent vers l'entreprenariat. Selon les chiffres d'Eurostat, on compte en France 930 000 freelances, soit 230 000 de plus qu'il y a 5 ans (730 000). 9 millions de personnes sont ainsi concernés à l'échelle de l'Union Européenne.
C'est là l'originalité de Mansa, proposer un modèle de scoring en capacité d'analyser le montant et la régularité des revenus grâce à l'analyse des historiques bancaires. Le tout via un parcours qui s'effectue en ligne. Elle propose ainsi une réponse en 10 minutes et un déblocage des fonds en 48 heures.
Pour cela, elle s'appuie sur une technologie de la Fintech Bankin pour se connecter aux différents comptes de l'emprunteur. La vérification de l'identité de l'emprunteur Know Your Customer (KYC), sera réalisée grâce à la startup britannique Onfido tandis que la signature du contrat est effectuée grâce à la start-up Yousign.
Des prêts jusqu'à 10 000 euros
Ainsi, la Fintech proposera des prêts allant de 500 à 10 000 euros sur une période pouvant aller de 3 à 18 mois avec des taux oscillants entre 2 et 6 %.
Pour le moment, Mansa emploie une dizaine de salariés et s'est associée à Ditto Bank qui détient un agrément d'établissement de crédit. Elle espère ainsi pouvoir se lancer le plus rapidement possible. De plus, Mansa a réussi à nouer des partenariats avec des plateformes regroupant beaucoup de salariés indépendants. C'est par exemple le cas de Kapten qui regroupe plus de 20 000 chauffeurs.
Alors que le produit devrait être lancé d'ici à quelques semaines, Mansa a déjà annoncé plus de 3 000 pré-demandes. Par ailleurs, les ambitions sont élevées. Elle prévoit déjà une nouvelle levée de fonds d'ici à l'année prochaine. Un beau projet Made in France qui met en avant le savoir-faire d'une nouvelle génération d'entrepreneurs.